2008-10-02

 

Pédagogie politique

J'ai écouté (d'une oreille) le débat canadien des chefs en français et j'ai été frappé par la nature incestueuse des discussions. Non seulement les chefs se connaissent-ils assez bien pour se complimenter mutuellement (au moins un peu), mais ils connaissent également leurs dossiers et ils n'hésitent pas à se renvoyer à la tête des accusations au sujet des carences de ces dossiers.

Sauf que...

Je connais suffisamment bien la plupart de ces dossiers pour accorder le point à tel ou tel joueur, mais je me demande bien quelle portion de l'auditoire était en mesure d'en faire autant. Nos politiciens semblaient oublier de s'adresser au public, et non à leurs collègues. Ainsi, sur le protocole de Kyoto, les adversaires de Harper l'ont accusé de tromper le public et d'utiliser des chiffres trompeurs, ce qui est parfaitement exact, mais ils n'ont pas vraiment enfoncé le clou. Résultat? Une cacophonie qui permettait à Harper de se faufiler plus ou moins indemne.

Pourtant, il n'aurait pas été si difficile de décrire la politique des Conservateurs en disant quelque chose comme ceci : « Le protocole de Kyoto, c'est comme un cent mètres aux Jeux olympiques. Mais Stephen Harper prétend que le Canada a le droit de commencer la course à mi-chemin. »

C'est un exemple. On se dit que les professionnels en communication des partis en présence pourraient faire mieux, mais c'est quand même ironique que d'anciens profs, comme Stéphane Dion et Jack Layton, n'aient pas un plus grand sens de la pédagogie politique.

Libellés : ,


Comments:
Ton observation est très juste, Jean-Louis. Moi-même, à certains moments, je disais tout haut: "Il a raison, mais combien d'électeurs comprendront qu'il a raison?".
Le "Il" ici pouvait tout aussi bien être Layton, Dion ou Duceppe dans leurs attaques envers Stephen Harper.
 
Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?