2008-08-08
Les banquises de l'Arctique
L'an dernier, j'avais signalé, non sans une certaine prescience, les ressources disponibles pour suivre l'évolution des glaces, glaciers, banquises et autres calottes glaciaires de la planète. Je parle de prescience puisque c'était en mai et que l'été 2007 allait s'avérer unique dans les annales du point de vue de la fonte de la banquise.
Qu'en est-il cette année? On a fait beaucoup de bruit au sujet d'un article britannique qui faisait dire à un scientifique qu'il y avait plus qu'une chance sur deux de trouver cette année le pôle Nord libre de toute trace de glace. C'était en juin. Depuis, je suis de temps en temps l'évolution de la situation grâce au site The Cryosphere Today de l'équipe de recherche sur le climat de l'Arctique à l'Université de l'Illinois. En juillet, la fonte de la banquise avait près d'un million de kilomètres carrés de retard sur la fonte en 2007. Plus récemment, le retard a été réduit à un demi-million de kilomètres, mais il reste probablement moins d'un mois de températures propices à une fonte des glaces...
Il semble donc que le minimum record de 2007 ne sera pas battu, mais si la tendance se maintient jusqu'en septembre, j'ai l'impression que le minimum pourrait être le second en importance de l'histoire récente. Pour juger du changement, on peut comparer l'état des mers polaires le 6 août 1980 et le 6 août de cette année dans la paire d'images ci-dessous :On remarque tout de suite que la mer de Beaufort est libre de glaces sur une vaste étendue cette année. La mer de Kara à l'est de la Nouvelle-Zemble est également beaucoup plus dégagée qu'en 1980. Il est plus difficile de comparer les zones où la concentration de glaces flottantes est maximale, car elles sont plus irrégulières, mais il semble évident qu'en 2008, on observe une discontinuité curieuse entre la région dominée par une banquise tout d'une pièce et les zones rouges où la concentration des glaces est de l'ordre de 60%. En 1980, il existait de vastes zones d'un beau violet pontifical, mais celles-ci ne forment plus qu'une mince frange autour des banquises principales. Si on compare maintenant la situation du 6 août 2008 à celle du 6 août 2007, on voit à l'œil nu que la fonte de cet été est moins prononcée que l'an dernier à la même date.Par exemple, la mer de Sibérie orientale était en 2007 à ce point dégagée et pleinement reliée à la mer de Beaufort qu'on ne savait plus où l'une finissait et l'autre commençait. C'est véritablement l'Océan Arctique qui apparaissait, se défaisant d'une gangue gelée vieille de centaines de milliers d'années. Cette année, toutefois, l'extrémité orientale de la mer de Beaufort est plus dégagée qu'en 2007; ceci compense en partie pour cela. L'état actuel des glaces flottantes de l'Arctique est illustrée dans la figure suivante.On notera que la superficie glacée atteinte cette semaine est d'ores et déjà inférieure aux minima de toutes les années avant 1991. Certes, les données fournies par les satellites ne remontent pas beaucoup plus loin, mais il faut bien se mettre en tête qu'il reste au moins trois semaines de fonte. Si le décalage actuel se maintient, on aura assisté à une autre fonte sans précédent (autre qu'en 2007). Les données accumuléees depuis 1953, grâce à la multiplication de la présence humaine dans l'Arctique, sont jugées relativement fiables, même avant l'apport des satellites. Un diagramme de l'évolution de la superficie estivale moyenne des glaces maritimes dans l'hémisphère nord montre une baisse lente mais continue... jusqu'à l'an dernier, lorsqu'on assiste à un déclin dramatique.Sommes-nous entrés depuis dans une période de transition, voire d'accélération? C'est ce que nous saurons en septembre 2009...
Qu'en est-il cette année? On a fait beaucoup de bruit au sujet d'un article britannique qui faisait dire à un scientifique qu'il y avait plus qu'une chance sur deux de trouver cette année le pôle Nord libre de toute trace de glace. C'était en juin. Depuis, je suis de temps en temps l'évolution de la situation grâce au site The Cryosphere Today de l'équipe de recherche sur le climat de l'Arctique à l'Université de l'Illinois. En juillet, la fonte de la banquise avait près d'un million de kilomètres carrés de retard sur la fonte en 2007. Plus récemment, le retard a été réduit à un demi-million de kilomètres, mais il reste probablement moins d'un mois de températures propices à une fonte des glaces...
Il semble donc que le minimum record de 2007 ne sera pas battu, mais si la tendance se maintient jusqu'en septembre, j'ai l'impression que le minimum pourrait être le second en importance de l'histoire récente. Pour juger du changement, on peut comparer l'état des mers polaires le 6 août 1980 et le 6 août de cette année dans la paire d'images ci-dessous :On remarque tout de suite que la mer de Beaufort est libre de glaces sur une vaste étendue cette année. La mer de Kara à l'est de la Nouvelle-Zemble est également beaucoup plus dégagée qu'en 1980. Il est plus difficile de comparer les zones où la concentration de glaces flottantes est maximale, car elles sont plus irrégulières, mais il semble évident qu'en 2008, on observe une discontinuité curieuse entre la région dominée par une banquise tout d'une pièce et les zones rouges où la concentration des glaces est de l'ordre de 60%. En 1980, il existait de vastes zones d'un beau violet pontifical, mais celles-ci ne forment plus qu'une mince frange autour des banquises principales. Si on compare maintenant la situation du 6 août 2008 à celle du 6 août 2007, on voit à l'œil nu que la fonte de cet été est moins prononcée que l'an dernier à la même date.Par exemple, la mer de Sibérie orientale était en 2007 à ce point dégagée et pleinement reliée à la mer de Beaufort qu'on ne savait plus où l'une finissait et l'autre commençait. C'est véritablement l'Océan Arctique qui apparaissait, se défaisant d'une gangue gelée vieille de centaines de milliers d'années. Cette année, toutefois, l'extrémité orientale de la mer de Beaufort est plus dégagée qu'en 2007; ceci compense en partie pour cela. L'état actuel des glaces flottantes de l'Arctique est illustrée dans la figure suivante.On notera que la superficie glacée atteinte cette semaine est d'ores et déjà inférieure aux minima de toutes les années avant 1991. Certes, les données fournies par les satellites ne remontent pas beaucoup plus loin, mais il faut bien se mettre en tête qu'il reste au moins trois semaines de fonte. Si le décalage actuel se maintient, on aura assisté à une autre fonte sans précédent (autre qu'en 2007). Les données accumuléees depuis 1953, grâce à la multiplication de la présence humaine dans l'Arctique, sont jugées relativement fiables, même avant l'apport des satellites. Un diagramme de l'évolution de la superficie estivale moyenne des glaces maritimes dans l'hémisphère nord montre une baisse lente mais continue... jusqu'à l'an dernier, lorsqu'on assiste à un déclin dramatique.Sommes-nous entrés depuis dans une période de transition, voire d'accélération? C'est ce que nous saurons en septembre 2009...
Libellés : Effet de serre, Environnement
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Est bon de voir un blogger sfnal parler au sujets autre de fiction. Vous pourriez apprécier ce livre:
Heat, or how to stop the planet from burning.
Il est un petit sfnal aussi, in a way . . .
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En fait, Val, si vous cliquez sur les mots-clés (libellés), vous trouverez beaucoup d'autres billets du blogue sur des sujets environnementaux. Ou sur la politique, la société, etc.
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