2008-08-19

 

La Renaissance nordique

Quand on examine les cartes polaires de l'Arctique, telles que fournies par The Cryosphere Today, par exemple, on se prend à rêver sur les retombées d'un océan Arctique libre de glaces, au moins l'été.

Pour l'instant, on a surtout évoqué l'ouverture des passages du Nord-Est et du Nord-Ouest, la possibilité d'exploiter des gisements de gaz naturel et de pétrole au fond des mers et la fortune promise aux ports de la baie d'Hudson, en particulier Churchill. Mais que se passera-t-il quand il sera possible de naviguer d'Eurasie en Amérique par le chemin le plus court?

Pas grand-chose, peut-être. Les glaces risquent de fondre longtemps avant que les régions habitées se déplacent vers le nord. Pour l'instant, les côtes de l'océan Arctique comptent relativement peu de grands ports et ces ports sont rarement reliés par des liaisons rapides aux grands réseaux commerciaux. Il y a bien le port canadien d'Inuvik sur la mer de Beaufort, rattaché par route et par le fleuve Mackenzie aux localités du sud, mais les distances sont grandes et les infrastructures sans doute peu adaptées à une multiplication du fret. D'Inuvik, il faut se rendre jusqu'à Hay River (une des villes les plus francophones du Grand Nord) pour trouver une tête de ligne ferroviaire et il est loin d'être clair à quel point la navigation sur le fleuve Mackenzie serait possible pour des navires de haute mer. (C'est pourquoi certains proposent non seulement d'améliorer les infrastructures portuaires d'Inuvik, mais de construire de nouvelles routes.) Ni l'Alaska isolée ni la Sibérie sous-peuplée ne font mieux en ce qui concerne la proximité des grands centres; de ce point de vue, l'océan Arctique serait plus commode comme raccourci entre l'Atlantique et le Pacifique.

Mais il reste l'exception de la baie d'Hudson, qui permet de naviguer jusqu'à quelques centaines de kilomètres du centre géographique de l'Amérique du Nord. Au Manitoba, Churchill est relié par rail aux grands carrefours ferroviaires de l'Ouest, dont Saskatoon, Regina et Winnipeg. En Ontario, le port de Moosonee sur la baie James est également relié par rail au sud du pays, mais il ne semble pas attirer les navires de haute mer.

Au Québec, on voulait construire un chemin de fer jusqu'à la baie James dès la fin du dix-neuvième siècle, mais il ne s'est jamais rendu plus loin que Matagami, à plus de deux cents kilomètres au sud de la baie James. La rivière Nottaway relie le lac Matagami à la baie James, mais elle compte de nombreux rapides et une dénivellation marquée, qui explique d'ailleurs pourquoi on avait envisagé de l'endiguer pour exploiter son potentiel hydro-élecrique. Elle n'est donc pas navigable par les navires.

Par contre, les relevés bathymétriques de cette source (.PDF) indiquent que la baie James a plus de 20 mètres de profondeur jusqu'à quelques kilomètres de Moosonee et de l'embouchure de la Nottaway. Au besoin, il serait sans doute possible de creuser un chenal sur les derniers kilomètres pour ménager aux cargos la profondeur minimale de 10 mètres environ qu'il leur faudrait.

Nos descendants verront-ils une nouvelle course à la baie James, pour concurrencer l'attrait de Churchill? La question pourrait se poser et les Québécois regretteront peut-être de n'avoir pas construit en fin de compte la ligne de la baie James dont on rêvait il y a plus d'un siècle...

Libellés : ,


Comments:
salut! Je suis très derrière lire votres billetes . . . Je n'ai pas le temps lire beaucoup ce semaine avec travaille et autres choses. Mais, j'commence . . .

Ci faire je pense de grands villes arctiques . . . et peut-etre les ports vieux que existent maintenant gardent en le futurs avec un système aux "locks" o des levées quond le mer fera élévation si les riche veulent ces villes . . . il est très bizarre?

Et quoi por les autochtones et les autres que vivent là a là heure les nouveaux acheters de terre arriveont . . . le même chose de le dernier fois?
 
Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?