2008-06-12

 

Refonder le Canada

Depuis leur élection, les Conservateurs de Stephen Harper tentent d'imposer un Sénat élu, mais par la porte d'en arrière — et sans trop se préoccuper de l'égalité et de l'efficience que la Chambre haute devait également acquérir dans les anciens projets réformistes. La solution retenue? Refuser de nommer de nouveaux sénateurs pour combler des vacances de plus en plus longues tant que les provinces en cause n'auront pas permis l'élection de nouveaux sénateurs, comme en Alberta. Ce faisant, Harper flatte sa base albertaine, qui a toujours rêvé d'avoir une délégation sénatoriale égale en nombre à celles de l'Ontario et du Québec.

Mais les excuses offertes hier par les partis à la Chambre basse m'encourage à imaginer une réforme beaucoup plus en prise sur le Canada actuel, afin de faire entrer une fois pour toutes les autochtones dans le giron canadien. Dans le système actuel, la population est représentée à la Chambre des Communes et les provinces sont représentées au Sénat. Mais les provinces existent déjà légalement dans le cadre fédéral — ont-elles vraiment besoin de représentants additionnels à Ottawa? En revanche, les autochtones et les Premières Nations ne sont pas représentées comme entités constituantes du Canada. Pourtant, la population d'origine autochtone a dépassé le million, de sorte qu'elle est plus populeuse que toutes les provinces du Canada sauf quatre.

Par conséquent, faisons du Sénat une Chambre des Nations canadiennes. Le Québec y serait représenté, ce qui satisferait les aspirations nationalistes, mais les centaines de nations autochtones le seraient également. Et pour ne pas faire de jaloux, les autres provinces conserveraient des sièges. Pour aboutir à un nombre réaliste de sièges, il faudrait sans doute regrouper certaines bandes et réserves autochtones selon des critères linguistiques et territoriaux. Si on accordait cinq sénateurs à chaque province et trois à chaque territoire, un peu comme aux États-Unis, on pourrait envisager d'accorder un nombre égal de sénateurs (59) aux premières nations, ce qui nous donnerait une Chambre haute de 118 membres, à peine plus qu'aujourd'hui.

Les conséquences seraient multiples, mais l'effet principal serait sûrement d'associer enfin les autochtones au gouvernement du Canada, de sorte qu'ils auraient intérêt à son succès. Quant au reste... bien des scénarios deviendraient possibles!

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Comments:
Ce sont de bonnes idées, sauf dans le cas où les élus n'écoutent pas leur peuple (comme ça me semble de plus en plus le cas par chez moi, jusqu'à réussir à m'entrainer à ne plus voter). Dans ce cadre, plus importante qui est représenté, ce sont les intérêts des plus grands qui s'imposent aux autres.
 
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