2008-05-26
Promenade à Griffintown
Le projet Griffintown fait beaucoup jaser, et il a poussé L'Esprit Vagabond à nous offrir plusieurs photos du quartier actuel, ainsi que des photos prises en 2004 par Daniel Sernine. Comme je me suis accordé un congé hier, j'en ai profité pour me promener après un brunch généreux avec une amie sur Monkland. J'ai commencé par me rendre jusqu'aux restes du fort des Sulpiciens qui font maintenant partie du Grand Séminaire. Il s'agit de deux tours en pierre qui remontent à 1685 environ, selon ce rapport, quand le Sulpicien François Vachon de Belmont avait commandé la fortification d'une mission déjà dotée de résidences pour les Amérindiens, d'une chapelle en bois, d'un cimetière, d'une vigne et d'une fontaine, pour faire face à une reprise des hostilités franco-iroquoises. Les deux tours du côté sud ont survécu; elles servaient aux sœurs de la Congrégation à la fois comme résidence et comme local d'enseignement (utilisé entre autres par Marguerite Bourgeoys). Le Séminaire de Saint-Sulpice héritera des restes de la mission en 1696. Bref, ces deux tours sont parmi les plus anciens vestiges du Régime français à Montréal et elles mettent une petite touche propre à la campagne française dans le décor urbain du Montréal actuel.
En poursuivant vers l'ouest, j'ai profité de la journée des musées de Montréal pour visiter d'abord l'église St. Andrew and St. Paul, le résultat de la fusion en 1918 de deux paroisses remontant respectivement à 1803 et 1832. Toutefois, l'église actuelle ne date que de 1931, de sorte que l'édifice néogothique incorpore des touches nettement modernes même s'il est aussi rattaché au passé par son rôle de sanctuaire officiel du régiment d'origine écossaise des Black Watch au Canada. Des drapeaux régimentaires pendent des murs et le principal vitrail du chœur est consacré à la mémoire de Bartlett McLennan ainsi que des officiers et soldats du 42e bataillon morts durant la guerre. L'amorce de la nef conserve deux vitraux dignes d'attention, car ils ont été produits par la maison William Morris d'après des cartons de l'artiste préraphaélite Sir Edward Burne-Jones. De fait, la combinaison du hiératisme des personnages et du respect des conventions distinguent ces deux vitraux des autres dans l'église, qui trahissent l'influence de l'art contemporain et se veulent en général plus modernes. Le vitrail à gauche est consacré à la mémoire d'Andrew Allan, né en 1822, le quatrième fils d'Alexander Allan (1780-1854) qui avait fondé une compagnie de navigation entre le Bas-Canada et l'Écosse en 1819. Andrew Allan avait fondé avec son frère aîné Hugh Allan la Montreal (Ocean) Steamship Company en 1854, profitant des creusements répétés du chenal du Saint-Laurent qui permettait au port de Montréal d'accueillir des navires océaniques. (Au début, les navires de la compagnie aboutissaient l'hiver dans le port de Portland, au Maine, qui était relié par chemin de fer à Montréal quand les glaces bloquaient le passage sur le Saint-Laurent.) La compagnie, communément appelée la Allan Line, allait profiter d'un contrat gouvernemental pour le transport du courrier et opérer de nombreux voiliers et vapeurs jusqu'en 1915, quand elle fusionne avec la compagnie de navigation de la Canadian Pacific. D'ailleurs, le brigantin Jean du patriarche Alexander Allan est reproduit sur les grilles qui séparent le chœur du nef de l'église. Andrew Allan est mort en 1901 et n'a donc pas vu la cession de l'entreprise familiale. Mais la famille Allan avait été mêlée de près à la création du Canadien Pacifique, car Sir Hugh avait cherché à concurrencer le monopole canadien du Grand Tronc en investissant dans la voie ferrée qui relierait Montréal à l'océan Pacifique, au besoin en soudoyant les Conservateurs au pouvoir, ce qui est resté dans les mémoires comme le scandale du Pacifique qui entraîna la chute de John A. Macdonald. Le vitrail à droite est consacré à la mémoire d'Isabella Anne Smith, qu'Andrew Allan avait épousé en 1846, ce qui fait presque de l'église une chapelle familiale. En sortant, j'ai croisé Grimmwire tout à fait par hasard et nous avons visité ensemble l'exposition « ¡Cuba! Art et histoire de 1868 à nos jours », dont L'Esprit Vagabond a déjà parlé. Je n'ai pas pris de photos dans les locaux de l'exposition, puisque c'était interdit, mais en débutant ma descente vers Griffintown, j'ai commencé par prendre la photo ci-dessus d'un garage sur René-Lévesque; comme c'était dimanche, le garage était désert et donne comme un avant-goût des ruines urbaines de Montréal. À quelques pas, il y a d'ailleurs l'ancienne résidence de Louis-Hippolyte La Fontaine, qu'une association veut transformer en musée de l'histoire constitutionnelle du Canada. Mais comme le propriétaire refuse de coopérer et que les gouvernements refusent d'intervenir, la demeure tombe en ruine. Elle a servi de squat à des militants pour le logement abordable et elle est sans doute encore visitée régulièrement. Mais on peut voir par les fenêtres que le toit ouvre sur le ciel... Si la façade latérale n'a pas l'air de grand-chose, révélant que la belle façade de pierre devant est factice, celle-ci reste impressionnante et, face à la porte condamnée (au cadre balafré d'une signature baroque, « Legion of Dynamic Discord »), on se prend à songer aux émeutiers qui vinrent tempêter par deux fois sur ce seuil. Quant au projet du village Griffintown, il n'est pas aussi envahissant qu'on pourrait le croire. Ainsi, je n'ai pas trouvé l'ancienne brasserie Dow sur mon chemin, malgré tout son intérêt pour l'explorateur urbain, puisque le projet est borné au nord par la rue Ottawa. Et je ne me suis pas non plus rendu jusqu'aux écuries de la rue Basin des calèches du Vieux-Montréal puisque le projet est borné à l'ouest par la rue du Séminaire. Le quartier que j'ai quadrillé comporte moins de résidences ou d'édifices historiques que d'édifices commerciaux et d'entrepôts. Doit-on dépenser autant d'énergie pour conserver des hangars surdimensionnés comme celui dont on voit l'arrière ci-contre, quand des édifices véritablement historiques comme la maison de Louis-Hippolyte La Fontaine tombent dans l'oubli? Certes, le quartier compte de belles pièces, comme l'immeuble triangulaire ci-dessous qui se dresse au coin des rues du Séminaire et de la Montagne (toujours au nord du projet de redéveloppement, et donc hors d'atteinte), mais il compte aussi des friches, des terrains de stationnement et de véritables ruines.En revanche, le projet Griffintown conserverait le parc du Faubourg-Sainte-Anne, un bel oasis de verdure qui conserve la base des murs de l'ancienne église jadis élevée en ce lieu. Je dois avouer qu'il n'affecterait pas non plus le terrain vague que l'on trouve au coin des rues Murray et William, à droite. Sans doute qu'il y aurait de quoi créer un square public à cet endroit, mais il ne deviendrait fréquenté que si la population et l'achalandage de tout le quartier augmentaient. C'est l'avantage que je trouve au projet Griffintown. Dans la dernière version (.DOC) annoncée sur le site, il est question de 3 860 résidences, dont une part de logements abordables, en partie dans le secteur résidentiel à établir entre le parc Sainte-Anne et la rue du Séminaire. On parle de cinq à huit mille personnes de plus... Comme j'ai parcouru un quartier qui, par un dimanche en fin d'après-midi, semblait désespérément désert, j'ai du mal à rejeter d'emblée un projet qui augmenterait la population au centre-ville de Montréal, à des distances qui se marchent sans mal ou qui seraient franchies au moyen d'un tramway. Alors qu'on s'inquiète de l'étalement urbain, du développement des banlieues lointaines forcément dominées par les déplacements en automobile et de l'attirance exercée par le Quartier Dix30, n'aurait-on pas intérêt à privilégier une densification d'un quartier à deux pas du centre-ville? En plus, on faciliterait l'accès à un patrimoine urbain (le canal Lachine et ses environs) qui est difficilement accessible par les transports en commun actuellement... Est-ce tellement plus écologique de consacrer ces terrains à du stationnement et des hangars pour les autobus, entre un bel échantillon d'architecture municipale à droite (on notera le blason arborant la devise « Concordia Salus ») et une ruine au bord du canal Lachine, ci-dessous?Plusieurs édifices patrimoniaux, comme le poste de pompiers numéro 3 sur la rue Ottawa, seraient épargnés. Ce qu'on reproche au projet Griffintown, c'est de bâtir si grand que les nouveaux édifices écraseraient l'ancien tissu urbain avoisinant. Il est vrai que des tours de plus de dix étages plongeraient dans l'ombre cet ancien poste, malgré sa tour de guet. Il est vrai aussi que les écuries de Léo Léonard (le Griffintown Horse Palace) au sud de la rue Ottawa disparaîtraient, mais ce ne sont pas les seules écuries du quartier (ou de Montréal). Peut-être serait-il temps d'en construire de plus modernes... Certains signataires de la pétition pour sauver ces écuries soutiennent que Griffintown n'est pas abandonnée ou oubliée, que des fils et des filles du quartier reviennent régulièrement pour se souvenir de ce qui a disparu. Mais le fait est qu'ils sont partis. Ils ont choisi de ne pas habiter dans le quartier. Dans ce cas-ci comme dans d'autres, les absents ont tort.Quant aux calèches, on les croise nettement plus à l'ouest (ou au sud) du projet Griffintown... par exemple, dans ces deux photos, au coin des rues William et Ottawa, sans doute en chemin pour les écuries des Calèches Lucky Luc, à moins que ce ne soit pour l'Écurie de Montréal de l'autre côté du canal.Bref, dans un paysage urbain dominé localement par des silos qui restent encore à réhabiliter, on peut se demander si la création du projet Griffintown serait une telle catastrophe. C'est le point de vue adopté par Yves Boisvert de La Presse. Et même si un bon ami de Grimmwire fait partie des militants qui défendent Griffintown, je crois qu'il y a des batailles plus méritoires à mener à Montréal. Je serais plutôt partisan de protéger la montagne qu'un quartier dont il ne reste plus que des vestiges épars. Dans mes voyages, j'ai visité plusieurs quartiers nouveaux créés au bord de l'eau, que ce soit à Strasbourg, à Toronto (Harbourfront) ou à Vancouver (Granville Island). Tout n'a pas toujours marché à la perfection, mais on aura du mal à me convaincre que le projet Griffintown doit être sacrifié aux intérêts de la poignée d'habitants du quartier actuel, et des rues environnantes. Il suffit de s'éloigner de quelques rues pour trouver des édifices plus valables, comme cette ancienne succursale de la Banque de Montréal édifiée en 1894 sur Notre-Dame.Et, dans le genre ultra-urbain, je trouve plus intéressant à la limite les dessous de l'Autoroute Ville-Marie...
En poursuivant vers l'ouest, j'ai profité de la journée des musées de Montréal pour visiter d'abord l'église St. Andrew and St. Paul, le résultat de la fusion en 1918 de deux paroisses remontant respectivement à 1803 et 1832. Toutefois, l'église actuelle ne date que de 1931, de sorte que l'édifice néogothique incorpore des touches nettement modernes même s'il est aussi rattaché au passé par son rôle de sanctuaire officiel du régiment d'origine écossaise des Black Watch au Canada. Des drapeaux régimentaires pendent des murs et le principal vitrail du chœur est consacré à la mémoire de Bartlett McLennan ainsi que des officiers et soldats du 42e bataillon morts durant la guerre. L'amorce de la nef conserve deux vitraux dignes d'attention, car ils ont été produits par la maison William Morris d'après des cartons de l'artiste préraphaélite Sir Edward Burne-Jones. De fait, la combinaison du hiératisme des personnages et du respect des conventions distinguent ces deux vitraux des autres dans l'église, qui trahissent l'influence de l'art contemporain et se veulent en général plus modernes. Le vitrail à gauche est consacré à la mémoire d'Andrew Allan, né en 1822, le quatrième fils d'Alexander Allan (1780-1854) qui avait fondé une compagnie de navigation entre le Bas-Canada et l'Écosse en 1819. Andrew Allan avait fondé avec son frère aîné Hugh Allan la Montreal (Ocean) Steamship Company en 1854, profitant des creusements répétés du chenal du Saint-Laurent qui permettait au port de Montréal d'accueillir des navires océaniques. (Au début, les navires de la compagnie aboutissaient l'hiver dans le port de Portland, au Maine, qui était relié par chemin de fer à Montréal quand les glaces bloquaient le passage sur le Saint-Laurent.) La compagnie, communément appelée la Allan Line, allait profiter d'un contrat gouvernemental pour le transport du courrier et opérer de nombreux voiliers et vapeurs jusqu'en 1915, quand elle fusionne avec la compagnie de navigation de la Canadian Pacific. D'ailleurs, le brigantin Jean du patriarche Alexander Allan est reproduit sur les grilles qui séparent le chœur du nef de l'église. Andrew Allan est mort en 1901 et n'a donc pas vu la cession de l'entreprise familiale. Mais la famille Allan avait été mêlée de près à la création du Canadien Pacifique, car Sir Hugh avait cherché à concurrencer le monopole canadien du Grand Tronc en investissant dans la voie ferrée qui relierait Montréal à l'océan Pacifique, au besoin en soudoyant les Conservateurs au pouvoir, ce qui est resté dans les mémoires comme le scandale du Pacifique qui entraîna la chute de John A. Macdonald. Le vitrail à droite est consacré à la mémoire d'Isabella Anne Smith, qu'Andrew Allan avait épousé en 1846, ce qui fait presque de l'église une chapelle familiale. En sortant, j'ai croisé Grimmwire tout à fait par hasard et nous avons visité ensemble l'exposition « ¡Cuba! Art et histoire de 1868 à nos jours », dont L'Esprit Vagabond a déjà parlé. Je n'ai pas pris de photos dans les locaux de l'exposition, puisque c'était interdit, mais en débutant ma descente vers Griffintown, j'ai commencé par prendre la photo ci-dessus d'un garage sur René-Lévesque; comme c'était dimanche, le garage était désert et donne comme un avant-goût des ruines urbaines de Montréal. À quelques pas, il y a d'ailleurs l'ancienne résidence de Louis-Hippolyte La Fontaine, qu'une association veut transformer en musée de l'histoire constitutionnelle du Canada. Mais comme le propriétaire refuse de coopérer et que les gouvernements refusent d'intervenir, la demeure tombe en ruine. Elle a servi de squat à des militants pour le logement abordable et elle est sans doute encore visitée régulièrement. Mais on peut voir par les fenêtres que le toit ouvre sur le ciel... Si la façade latérale n'a pas l'air de grand-chose, révélant que la belle façade de pierre devant est factice, celle-ci reste impressionnante et, face à la porte condamnée (au cadre balafré d'une signature baroque, « Legion of Dynamic Discord »), on se prend à songer aux émeutiers qui vinrent tempêter par deux fois sur ce seuil. Quant au projet du village Griffintown, il n'est pas aussi envahissant qu'on pourrait le croire. Ainsi, je n'ai pas trouvé l'ancienne brasserie Dow sur mon chemin, malgré tout son intérêt pour l'explorateur urbain, puisque le projet est borné au nord par la rue Ottawa. Et je ne me suis pas non plus rendu jusqu'aux écuries de la rue Basin des calèches du Vieux-Montréal puisque le projet est borné à l'ouest par la rue du Séminaire. Le quartier que j'ai quadrillé comporte moins de résidences ou d'édifices historiques que d'édifices commerciaux et d'entrepôts. Doit-on dépenser autant d'énergie pour conserver des hangars surdimensionnés comme celui dont on voit l'arrière ci-contre, quand des édifices véritablement historiques comme la maison de Louis-Hippolyte La Fontaine tombent dans l'oubli? Certes, le quartier compte de belles pièces, comme l'immeuble triangulaire ci-dessous qui se dresse au coin des rues du Séminaire et de la Montagne (toujours au nord du projet de redéveloppement, et donc hors d'atteinte), mais il compte aussi des friches, des terrains de stationnement et de véritables ruines.En revanche, le projet Griffintown conserverait le parc du Faubourg-Sainte-Anne, un bel oasis de verdure qui conserve la base des murs de l'ancienne église jadis élevée en ce lieu. Je dois avouer qu'il n'affecterait pas non plus le terrain vague que l'on trouve au coin des rues Murray et William, à droite. Sans doute qu'il y aurait de quoi créer un square public à cet endroit, mais il ne deviendrait fréquenté que si la population et l'achalandage de tout le quartier augmentaient. C'est l'avantage que je trouve au projet Griffintown. Dans la dernière version (.DOC) annoncée sur le site, il est question de 3 860 résidences, dont une part de logements abordables, en partie dans le secteur résidentiel à établir entre le parc Sainte-Anne et la rue du Séminaire. On parle de cinq à huit mille personnes de plus... Comme j'ai parcouru un quartier qui, par un dimanche en fin d'après-midi, semblait désespérément désert, j'ai du mal à rejeter d'emblée un projet qui augmenterait la population au centre-ville de Montréal, à des distances qui se marchent sans mal ou qui seraient franchies au moyen d'un tramway. Alors qu'on s'inquiète de l'étalement urbain, du développement des banlieues lointaines forcément dominées par les déplacements en automobile et de l'attirance exercée par le Quartier Dix30, n'aurait-on pas intérêt à privilégier une densification d'un quartier à deux pas du centre-ville? En plus, on faciliterait l'accès à un patrimoine urbain (le canal Lachine et ses environs) qui est difficilement accessible par les transports en commun actuellement... Est-ce tellement plus écologique de consacrer ces terrains à du stationnement et des hangars pour les autobus, entre un bel échantillon d'architecture municipale à droite (on notera le blason arborant la devise « Concordia Salus ») et une ruine au bord du canal Lachine, ci-dessous?Plusieurs édifices patrimoniaux, comme le poste de pompiers numéro 3 sur la rue Ottawa, seraient épargnés. Ce qu'on reproche au projet Griffintown, c'est de bâtir si grand que les nouveaux édifices écraseraient l'ancien tissu urbain avoisinant. Il est vrai que des tours de plus de dix étages plongeraient dans l'ombre cet ancien poste, malgré sa tour de guet. Il est vrai aussi que les écuries de Léo Léonard (le Griffintown Horse Palace) au sud de la rue Ottawa disparaîtraient, mais ce ne sont pas les seules écuries du quartier (ou de Montréal). Peut-être serait-il temps d'en construire de plus modernes... Certains signataires de la pétition pour sauver ces écuries soutiennent que Griffintown n'est pas abandonnée ou oubliée, que des fils et des filles du quartier reviennent régulièrement pour se souvenir de ce qui a disparu. Mais le fait est qu'ils sont partis. Ils ont choisi de ne pas habiter dans le quartier. Dans ce cas-ci comme dans d'autres, les absents ont tort.Quant aux calèches, on les croise nettement plus à l'ouest (ou au sud) du projet Griffintown... par exemple, dans ces deux photos, au coin des rues William et Ottawa, sans doute en chemin pour les écuries des Calèches Lucky Luc, à moins que ce ne soit pour l'Écurie de Montréal de l'autre côté du canal.Bref, dans un paysage urbain dominé localement par des silos qui restent encore à réhabiliter, on peut se demander si la création du projet Griffintown serait une telle catastrophe. C'est le point de vue adopté par Yves Boisvert de La Presse. Et même si un bon ami de Grimmwire fait partie des militants qui défendent Griffintown, je crois qu'il y a des batailles plus méritoires à mener à Montréal. Je serais plutôt partisan de protéger la montagne qu'un quartier dont il ne reste plus que des vestiges épars. Dans mes voyages, j'ai visité plusieurs quartiers nouveaux créés au bord de l'eau, que ce soit à Strasbourg, à Toronto (Harbourfront) ou à Vancouver (Granville Island). Tout n'a pas toujours marché à la perfection, mais on aura du mal à me convaincre que le projet Griffintown doit être sacrifié aux intérêts de la poignée d'habitants du quartier actuel, et des rues environnantes. Il suffit de s'éloigner de quelques rues pour trouver des édifices plus valables, comme cette ancienne succursale de la Banque de Montréal édifiée en 1894 sur Notre-Dame.Et, dans le genre ultra-urbain, je trouve plus intéressant à la limite les dessous de l'Autoroute Ville-Marie...
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