2008-04-22
Les rites du printemps
Hier, il a fait chaud dans les rues de Montréal après la partie tout comme il avait fait chaud ces derniers jours en général... Je ne crois pas que ce soit un hasard. Si l'exemple a été donné par des anars et des voyous descendus au centre-ville de leurs repaires, il a pu être suivi par des étudiants dont l'année universitaire s'achevait et que les températures presque estivales étourdissaient après un long hiver. En un sens, les saccages auront joué le rôle de défouloir collectif que le carnaval jouait autrefois à un moment similaire de l'année...
Mais je trouve également notable qu'on ait assez peu mentionné la tenue le 15 mars dernier à Montréal de la manifestation annuelle contre la brutalité policière, qui avait entraîné des dégâts fort semblables et de nombreuses arrestations. Il semble probable que ce soient les mêmes anars, militants et autres casseurs, plus que de simples pillards ou émeutiers, qui aient profité de l'occasion de prendre leur revanche, mais à l'abri de la foule des partisans du Canadien.
Bref, c'est une dynamique mauvaise qui est enclenchée entre la police et des éléments de la jeunesse montréalaise. Comme toutes les dynamiques alimentées par des chocs en retour successifs, il est à chaque fois difficile d'assigner tous les torts d'un seul côté. Le délit de faciès est sans doute devenu une réalité dans certaines parties de l'île, mais le harcèlement policier passé ne justifie pas le vandalisme des biens collectifs — et celui-ci garantit une réaction musclée des policiers à la prochaine occasion. Réaction potentiellement mobilisatrice, évidemment...
À cette dynamique que l'on a déjà vue à l'œuvre dans les grandes villes des États-Unis et de la France s'ajoute toutefois, il me semble, un ingrédient spécifiquement québécois. Depuis plusieurs années, les médias manifestent une indulgence coupable pour les manifestations agitées, en particulier quand il s'agit de causes (l'altermondialisme, par exemple, ou le gel des frais étudiants) qu'ils trouvent sympathiques. Cette tolérance tacite a encouragé les débordements que l'on a vu lors du Sommet des Amériques à Québec et qui ont provoqué des réactions policières excessives mais compréhensibles. Plus récemment, on songera au grabuge à l'UQÀM, dans le cadre d'une grève d'une rare futilité qui se trompait complètement de cible. Quand l'argent est à Québec (ou dans les poches des riches) et les déficits à l'UQÀM, ce n'est pas à l'UQÀM qu'il faut réclamer des sous... Maintenant que l'étalage du même plaisir de saccager fait honte à tous, il est un peu tard pour regretter.
Mais je trouve également notable qu'on ait assez peu mentionné la tenue le 15 mars dernier à Montréal de la manifestation annuelle contre la brutalité policière, qui avait entraîné des dégâts fort semblables et de nombreuses arrestations. Il semble probable que ce soient les mêmes anars, militants et autres casseurs, plus que de simples pillards ou émeutiers, qui aient profité de l'occasion de prendre leur revanche, mais à l'abri de la foule des partisans du Canadien.
Bref, c'est une dynamique mauvaise qui est enclenchée entre la police et des éléments de la jeunesse montréalaise. Comme toutes les dynamiques alimentées par des chocs en retour successifs, il est à chaque fois difficile d'assigner tous les torts d'un seul côté. Le délit de faciès est sans doute devenu une réalité dans certaines parties de l'île, mais le harcèlement policier passé ne justifie pas le vandalisme des biens collectifs — et celui-ci garantit une réaction musclée des policiers à la prochaine occasion. Réaction potentiellement mobilisatrice, évidemment...
À cette dynamique que l'on a déjà vue à l'œuvre dans les grandes villes des États-Unis et de la France s'ajoute toutefois, il me semble, un ingrédient spécifiquement québécois. Depuis plusieurs années, les médias manifestent une indulgence coupable pour les manifestations agitées, en particulier quand il s'agit de causes (l'altermondialisme, par exemple, ou le gel des frais étudiants) qu'ils trouvent sympathiques. Cette tolérance tacite a encouragé les débordements que l'on a vu lors du Sommet des Amériques à Québec et qui ont provoqué des réactions policières excessives mais compréhensibles. Plus récemment, on songera au grabuge à l'UQÀM, dans le cadre d'une grève d'une rare futilité qui se trompait complètement de cible. Quand l'argent est à Québec (ou dans les poches des riches) et les déficits à l'UQÀM, ce n'est pas à l'UQÀM qu'il faut réclamer des sous... Maintenant que l'étalage du même plaisir de saccager fait honte à tous, il est un peu tard pour regretter.
Comments:
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Concernant les médias et la grève à l'UQÀM, parfois quand même ils exagèrent, comme en automne dernier où la bibliothèque nationale a fermé ses portes pour la journée, parce qu'une quinzaine d'étudiants assis en rond lisaient des recueils de poésie devant ses portes. Paraitrait-il que les médias alertés ont été un peu déçus.
Cependant pour cet hiver je ne sais pas grand-chose vu que j'ai évité les lieux assez longtemps, considérant que la grève ne servait pas à grand-chose. En plus, certains étudiants sont parfois allés manifester dans les mauvais bureaux, s'étant mal informés. J'hésite entre trouver cela très drôle et très triste.
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Cependant pour cet hiver je ne sais pas grand-chose vu que j'ai évité les lieux assez longtemps, considérant que la grève ne servait pas à grand-chose. En plus, certains étudiants sont parfois allés manifester dans les mauvais bureaux, s'étant mal informés. J'hésite entre trouver cela très drôle et très triste.
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