2008-01-22
Réformer la monarchie...
Plus je surveille la politique au jour le jour des deux Républiques présidentielles que je connais le mieux, plus je me sens monarchiste...
Certes, il y a des candidatures intéressantes aux États-Unis en ce moment, surtout du côté des Démocrates. Edwards, Clinton ou Obama feraient des présidents potables, à la fois éloquents et bien informés, ce qui nous changerait... Richardson aurait été encore plus intéressant, mais il n'est plus dans la course. Les Républicains sont plus mal lotis, encore que McCain et Romney semblent moins prisonniers de l'esprit de parti que les autres. Après tout, ils ont souvent changé d'avis depuis quelques années...
En France, la dernière élection présidentielle a été profondément déprimante. Choisir qui, de Sarkozy, Royal ou Bayrou, ferait le moins de dégâts n'avait rien de drôle.
Mais ce ne sont pas les personnes qui sont en cause dans les systèmes présidentiels, c'est la fonction de président. Quand je regarde soit Bush II aux États-Unis soit Chirac 2.0 en France (en se rappelant qu'on aurait pu avoir Le Pen 1.0), je vois des présidents qui n'auraient pas dû être réélus (ou élus). Le problème, c'est que la présidence est un poste régalien qui fait de son occupant un père de la nation.
Or, ce n'est pas facile de tuer le père. Pourtant, si on veut assurer un bon roulement et pousser un peu les présidents dans le dos, il faut que les citoyens des démocraties puissent se résoudre à assassiner une figure paternelle et tutélaire beaucoup plus souvent que cela ne semble psychologiquement possible. Comme ce n'est pas si facile, les États-Unis ont imposé une limitation des mandats. En l'absence d'une telle mesure, une république présidentielle risque toujours de tomber sur un président qui combinera l'irresponsabilité du monarque à vie et l'exercice arbitraire de grands pouvoirs.
C'est pourquoi la monarchie constitutionnelle présente l'avantage de dissocier la fonction symbolique du monarque et père, et l'exercice du pouvoir par une personne élue, mais facile à rappeler en cas de dérive. Aux États-Unis comme en France, le président acquiert une dignité qui complique la politique au jour le jour. Mieux vaut avoir des politiciens de métier (et de passage) qui n'engagent pas une certaine image de la nation quand ils se trompent, changent d'avis ou sont renversés.
Quant à la monarchie, celle de la Reine Élizabeth est une solution particulièrement économe. Une seule personne suffit à incarner la fonction tutélaire suprême dans seize pays ou États différents. Selon certains témoignages, la France aurait d'ailleurs pu en être avant d'opter pour le Marché Commun....
Ce qui ne veut pas dire que je ne peux pas concevoir de réforme possible de la monarchie. Justement parce qu'elle est essentiellement symbolique, ses formes sont potentiellement malléables. Par exemple, la règle actuelle de la succession donne la préférence à l'aîné des fils, même s'il a une sœur plus âgée. Après un millénaire de suprématie mâle, pourquoi ne pas l'inverser et donner la préférence aux filles? La Couronne britannique a été bien servie par ses reines, mais beaucoup moins bien par ses rois. De plus, les reines vivent longtemps : cela ferait moins de couronnements...
En ce moment, la reine Elizabeth Deux n'a qu'une fille, la princesse Anne, qui n'a sans doute jamais songé à monter sur le trône, mais qui pourrait sans doute s'y résigner, histoire d'occuper sa retraite. De plus, Anne a une fille, Zara, de sorte que cette nouvelle succession serait assurée pour un bon demi-siècle...
Certes, il y a des candidatures intéressantes aux États-Unis en ce moment, surtout du côté des Démocrates. Edwards, Clinton ou Obama feraient des présidents potables, à la fois éloquents et bien informés, ce qui nous changerait... Richardson aurait été encore plus intéressant, mais il n'est plus dans la course. Les Républicains sont plus mal lotis, encore que McCain et Romney semblent moins prisonniers de l'esprit de parti que les autres. Après tout, ils ont souvent changé d'avis depuis quelques années...
En France, la dernière élection présidentielle a été profondément déprimante. Choisir qui, de Sarkozy, Royal ou Bayrou, ferait le moins de dégâts n'avait rien de drôle.
Mais ce ne sont pas les personnes qui sont en cause dans les systèmes présidentiels, c'est la fonction de président. Quand je regarde soit Bush II aux États-Unis soit Chirac 2.0 en France (en se rappelant qu'on aurait pu avoir Le Pen 1.0), je vois des présidents qui n'auraient pas dû être réélus (ou élus). Le problème, c'est que la présidence est un poste régalien qui fait de son occupant un père de la nation.
Or, ce n'est pas facile de tuer le père. Pourtant, si on veut assurer un bon roulement et pousser un peu les présidents dans le dos, il faut que les citoyens des démocraties puissent se résoudre à assassiner une figure paternelle et tutélaire beaucoup plus souvent que cela ne semble psychologiquement possible. Comme ce n'est pas si facile, les États-Unis ont imposé une limitation des mandats. En l'absence d'une telle mesure, une république présidentielle risque toujours de tomber sur un président qui combinera l'irresponsabilité du monarque à vie et l'exercice arbitraire de grands pouvoirs.
C'est pourquoi la monarchie constitutionnelle présente l'avantage de dissocier la fonction symbolique du monarque et père, et l'exercice du pouvoir par une personne élue, mais facile à rappeler en cas de dérive. Aux États-Unis comme en France, le président acquiert une dignité qui complique la politique au jour le jour. Mieux vaut avoir des politiciens de métier (et de passage) qui n'engagent pas une certaine image de la nation quand ils se trompent, changent d'avis ou sont renversés.
Quant à la monarchie, celle de la Reine Élizabeth est une solution particulièrement économe. Une seule personne suffit à incarner la fonction tutélaire suprême dans seize pays ou États différents. Selon certains témoignages, la France aurait d'ailleurs pu en être avant d'opter pour le Marché Commun....
Ce qui ne veut pas dire que je ne peux pas concevoir de réforme possible de la monarchie. Justement parce qu'elle est essentiellement symbolique, ses formes sont potentiellement malléables. Par exemple, la règle actuelle de la succession donne la préférence à l'aîné des fils, même s'il a une sœur plus âgée. Après un millénaire de suprématie mâle, pourquoi ne pas l'inverser et donner la préférence aux filles? La Couronne britannique a été bien servie par ses reines, mais beaucoup moins bien par ses rois. De plus, les reines vivent longtemps : cela ferait moins de couronnements...
En ce moment, la reine Elizabeth Deux n'a qu'une fille, la princesse Anne, qui n'a sans doute jamais songé à monter sur le trône, mais qui pourrait sans doute s'y résigner, histoire d'occuper sa retraite. De plus, Anne a une fille, Zara, de sorte que cette nouvelle succession serait assurée pour un bon demi-siècle...
Libellés : Politique