2008-01-27

 

Investissements d'écrivains

J'avais déjà mis en-ligne une photo de mon père en 1950, penché sur sa machine à écrire, une Royal Quiet DeLuxe Portable, un modèle affectionné par Ernest Hemingway, mais aussi par les journalistes et les écrivains de l'époque. D'une vieille boîte de ses effets personnels ont émergé la facture et la garantie qui me permettent de dire qu'il avait acheté la machine le 29 septembre 1949 à Norwood Grove, qui fait maintenant partie de Winnipeg, Manitoba. Il avait obtenu en même temps une garantie de 90 jours... mais la machine a servi pendant des décennies. S'il s'agissait d'un investissement d'apprenti écrivain, il n'a pas nécessairement rapporté les fruits désirés, mais l'argent n'a pas été gaspillé. J'ai d'ailleurs tapé moi-même quelques textes de jeunesse en me servant de cette machine, avant l'achat d'une machine électrique, mais presque rien qui ait été publié par la suite...
Pour acheter cette machine de professionnel, mon père avait payé 96.50 $, une somme fort respectable à l'époque. Selon la feuille de calcul de l'inflation de la Banque du Canada, ceci correspondrait à la coquette somme de 878 $ aujourd'hui. C'est pratiquement le prix que j'ai payé pour mon dernier ordinateur portable, taxes en moins. En 1993, cette somme aurait valu 678 $, compte tenu de l'inflation, ce qui est nettement moins que ce que j'avais payé pour mon premier ordinateur, si on exclut le prix de l'imprimante laser. Et comme je me suis débarrassé de cet ordinateur, il y a quelques années déjà, il convient de saluer la durabilité supérieure de la machine à écrire manuelle. Je ne l'ai pas testée récemment, mais je soupçonne qu'elle fonctionnerait encore à la perfection, à condition de pouvoir lui trouver un nouveau ruban...
(La Royal Quiet De Luxe dans sa boîte d'origine; on notera à gauche et à droite les chevilles métalliques permettant de fixer la machine au cadre de la boîte pour éviter tout mouvement lorsqu'on se déplace.)

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Comments:
Ces engins-là étaient indestructibles. Je me rappelle ma première machine, une Viking (Eaton) reçue en cadeau en 67 et qui a résisté presque 20 ans à mes rages et frustrations d'auteur. Je l'ai même précipité par-terre à qq reprises. Tout ça ne nous rajeunit pas. Douce nostalgie.
 
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