2007-10-27

 

La guerre ou pas

Je n'ai pas participé aux manifs aujourd'hui contre la guerre en Afghanistan.

Mais est-ce bien la guerre? Et suis-je aussi opposé à cette guerre que je peux l'être à l'occupation de l'Irak? Dans la mesure où il est possible de se faire une idée de ce qui se passe vraiment dans ces deux pays, le cas de l'Afghanistan me semble différent. D'abord, l'état de guerre est de beaucoup antérieur à l'arrivée des troupes canadiennes; par conséquent, elles n'ont pas à se sentir particulièrement responsables de la situation actuelle. Ensuite, il semble également clair qu'il est faux d'affirmer, comme le soutiennent certains pacifistes, que les troupes canadiennes n'ont aucun effet positif sur la situation. Sans aller jusqu'à leur accorder un rôle déterminant, il semble possible de dire qu'elles font partie d'un système qui assure un minimum de sécurité aux zones sous influence. Bref, chaque jour qui passe, il y a des affaires qui se font, des enfants qui naissent, des fillettes qui vont à l'école, des gens qui travaillent, etc. sans souffrir de l'instabilité ou de l'oppression qui règneraient si les troupes de l'OTAN se retiraient.

Un dilemme subsiste, toutefois. Un jour ou l'autre, il faudra bien que les troupes canadiennes se retirent. Ce jour-là, si les Talibans et leurs alliés islamistes représentent toujours la solution de rechange pour les mécontents afghans, il pourrait y avoir un changement de régime. L'intervention n'aurait fait que repousser l'échéance. Mais, tôt ou tard, les régimes extrêmes s'épuisent. Ce fut le cas de l'Union soviétique, la Chine maoïste et le Viêt-nam communiste réforment désormais à tour de bras et l'Iran issu de la révolution de 1979 semble aspirer à autre chose...

Autrement dit, repousser l'échéance, c'est peut-être retarder aussi le jour d'une évolution pacifique vers l'état de fait que l'OTAN aimerait voir prédominer en Afghanistan. Mais comment faire la part des choses? Pour en arriver au stade actuel, le Viêt-nam a connu des guerres et des vagues d'émigration massives. L'Union soviétique a connu des famines et le goulag. La Chine est passée par la Révolution culturelle... Qu'est-ce qui pèse le plus lourd? Les bienfaits limités mais concrets obtenus par l'intervention canadienne actuelle, ou la possibilité d'un progrès véritable mais remis à beaucoup plus tard, et payé de souffrances impossibles à prévoir?

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