2007-10-12
Et le space-op est grand
Ce soir, je serai à Con*Cept en tant qu'invité d'honneur du congrès. Je participerai à une table ronde intitulée « Great Space Opera ». Si le space-opéra fonde la science-fiction, conserve-t-il cette place aujourd'hui? Et qu'est-ce qu'il a de si intéressant?
De fait, si on remonte à Lucien de Samosate, on retrouve une bande de hardis aventuriers qui sont mêlés à une guerre sur la Lune, où s'affrontent des armées venues de diverses parties du ciel. Certes, l'auteur tente ouvertement de raconter une histoire impossible à croire, alors que la science-fiction tente d'habitude de relever le défi inverse. Mais la transposition de péripéties familières dans un cadre autrement plus grandiose demeure le mécanisme à l'œuvre, même si les intentions sont différentes.
Cependant, il se passera des siècles avant qu'un voyage dans la Lune accumule autant d'incidents et de rebondissements. Pendant longtemps, il suffira d'aller dans la Lune pour étonner le lecteur. Néanmoins, Lucien avait déjà balisé le territoire du space-op et défini son attrait, celui du dépaysement et de l'étonnement par l'amplification de situations familières, ce qui est indissociable de la grande liberté laissée à l'imagination de l'auteur, pour qui tout devient possible : mobiliser des armées immenses, lancer des flottes en plein vide, édifier des mondes plus singuliers les uns que les autres, embrasser toute l'histoire de l'Univers...
Dans un de ses recueils, Poul Anderson citait en exergue, si je me souviens bien, trois strophes habilement extraites du « Hellas: Chorus » de Percy Bysshe Shelley (qui écrivait dans le contexte de la rébellion grecque contre les Ottomans). Repris et détournés par Anderson, ces vers exprimaient l'espoir d'une jeunesse renouvelée, par delà les ans et les éons, espoir que le space-op peut satisfaire en recréant le monde sous d'autres cieux pour lui rendre sa jeunesse, sa fougue et son innocence :
The world's great age begins anew,
The golden years return,
The earth doth like a snake renew
Her winter weeds outworn:
Heaven smiles, and faiths and empires gleam
Like wrecks of a dissolving dream.
A loftier Argo cleaves the main,
Fraught with a later prize;
Another Orpheus sings again,
And loves, and weeps, and dies.
A new Ulysses leaves once more
Calypso for his native shore.
Another Athens shall arise,
And to remoter time
Bequeath, like sunset to the skies,
The splendour of its prime;
And leave, if nought so bright may live,
All earth can take or Heaven can give.
De fait, si on remonte à Lucien de Samosate, on retrouve une bande de hardis aventuriers qui sont mêlés à une guerre sur la Lune, où s'affrontent des armées venues de diverses parties du ciel. Certes, l'auteur tente ouvertement de raconter une histoire impossible à croire, alors que la science-fiction tente d'habitude de relever le défi inverse. Mais la transposition de péripéties familières dans un cadre autrement plus grandiose demeure le mécanisme à l'œuvre, même si les intentions sont différentes.
Cependant, il se passera des siècles avant qu'un voyage dans la Lune accumule autant d'incidents et de rebondissements. Pendant longtemps, il suffira d'aller dans la Lune pour étonner le lecteur. Néanmoins, Lucien avait déjà balisé le territoire du space-op et défini son attrait, celui du dépaysement et de l'étonnement par l'amplification de situations familières, ce qui est indissociable de la grande liberté laissée à l'imagination de l'auteur, pour qui tout devient possible : mobiliser des armées immenses, lancer des flottes en plein vide, édifier des mondes plus singuliers les uns que les autres, embrasser toute l'histoire de l'Univers...
Dans un de ses recueils, Poul Anderson citait en exergue, si je me souviens bien, trois strophes habilement extraites du « Hellas: Chorus » de Percy Bysshe Shelley (qui écrivait dans le contexte de la rébellion grecque contre les Ottomans). Repris et détournés par Anderson, ces vers exprimaient l'espoir d'une jeunesse renouvelée, par delà les ans et les éons, espoir que le space-op peut satisfaire en recréant le monde sous d'autres cieux pour lui rendre sa jeunesse, sa fougue et son innocence :
The world's great age begins anew,
The golden years return,
The earth doth like a snake renew
Her winter weeds outworn:
Heaven smiles, and faiths and empires gleam
Like wrecks of a dissolving dream.
A loftier Argo cleaves the main,
Fraught with a later prize;
Another Orpheus sings again,
And loves, and weeps, and dies.
A new Ulysses leaves once more
Calypso for his native shore.
Another Athens shall arise,
And to remoter time
Bequeath, like sunset to the skies,
The splendour of its prime;
And leave, if nought so bright may live,
All earth can take or Heaven can give.
Libellés : Congrès, Science-fiction