2006-11-25
Prestiges de la magie et de la science
Parti voir Bond, j'ai fini par voir The Prestige, longtemps après tout le monde.
Il s'agit d'un film de Christopher Nolan qui se situe quelque part entre Memento et Batman Begins. De Memento, il a hérité l'obsession d'un personnage, jeune magicien montant qui en veut au rival qui a causé la mort de sa femme. De Batman, il a hérité le recours aux inventions d'une science qui finit par basculer dans l'extraordinaire.
La narration entrecoupée de retours en arrière rappelle aussi Memento, car les deux antagonistes du film se retrouvent tous les deux en train de lire le journal personnel de l'autre. De même, les révélations et les coups de théâtres évoquent les surprises successives de Memento. Par contre, Nolan a refait appel à Michael Caine, déjà employé à bon escient dans Batman Begins.
Inspiré d'un roman de Christopher Priest, le film est passionnant... presque jusqu'à la fin. J'avoue que j'avais fini par comprendre le truc du Professor, car les indices étaient semés à profusion. En revanche, je crois que Nolan a volontairement laissé planer l'ambiguïté sur l'invention de Tesla, qui ne nous est connue que par l'intermédiaire d'un journal de bord excessivement suspect. L'accepter comme telle pouvait paraître trop facile, mais elle est la clé d'une révélation finale évidente mais pourtant choquante. Cependant, ce même caractère d'évidence est à la base de notre déception puisque nous nous attendions à un truc de plus, bien trouvé mais ne débordant pas du cadre réaliste du récit (situé vers 1899). Or, il aurait été possible d'utiliser des ressources techniques contemporaines plausibles pour justifier la chose.
Le recours à une invention scientifique fait donc basculer The Prestige dans la science-fiction, mais une forme de science-fiction plus proche de Tintin et le lac aux requins que de Gattaca. Néanmoins, le choix d'une ficelle science-fictive souligne le thème de la rivalité des deux magiciens : il y a toujours un truc, sauf quand il n'y en a pas. En fin de compte, le truc du Professor est simplissime, tellement évident qu'on n'y pense pas. Le truc du Great Danton a aussi une explication, mais elle repose sur un novum scientifique. Du coup, l'intervention science-fictive trahit les prémisses d'un film qui démonte de nombreux tours de magie, mais elle s'y conforme aussi puisque la science invoquée par Tesla est explicitement étrangère au surnaturel... Personnellement, je serais resté fidèle au réalisme du reste du film, mais Nolan a préféré ne pas livrer un film qui ne serait qu'une histoire de tromperies superposées dans le genre de La prisonnière espagnole de Mamet. La science-fiction lui permet de faire basculer le film dans l'extraordinaire.
Il s'agit d'un film de Christopher Nolan qui se situe quelque part entre Memento et Batman Begins. De Memento, il a hérité l'obsession d'un personnage, jeune magicien montant qui en veut au rival qui a causé la mort de sa femme. De Batman, il a hérité le recours aux inventions d'une science qui finit par basculer dans l'extraordinaire.
La narration entrecoupée de retours en arrière rappelle aussi Memento, car les deux antagonistes du film se retrouvent tous les deux en train de lire le journal personnel de l'autre. De même, les révélations et les coups de théâtres évoquent les surprises successives de Memento. Par contre, Nolan a refait appel à Michael Caine, déjà employé à bon escient dans Batman Begins.
Inspiré d'un roman de Christopher Priest, le film est passionnant... presque jusqu'à la fin. J'avoue que j'avais fini par comprendre le truc du Professor, car les indices étaient semés à profusion. En revanche, je crois que Nolan a volontairement laissé planer l'ambiguïté sur l'invention de Tesla, qui ne nous est connue que par l'intermédiaire d'un journal de bord excessivement suspect. L'accepter comme telle pouvait paraître trop facile, mais elle est la clé d'une révélation finale évidente mais pourtant choquante. Cependant, ce même caractère d'évidence est à la base de notre déception puisque nous nous attendions à un truc de plus, bien trouvé mais ne débordant pas du cadre réaliste du récit (situé vers 1899). Or, il aurait été possible d'utiliser des ressources techniques contemporaines plausibles pour justifier la chose.
Le recours à une invention scientifique fait donc basculer The Prestige dans la science-fiction, mais une forme de science-fiction plus proche de Tintin et le lac aux requins que de Gattaca. Néanmoins, le choix d'une ficelle science-fictive souligne le thème de la rivalité des deux magiciens : il y a toujours un truc, sauf quand il n'y en a pas. En fin de compte, le truc du Professor est simplissime, tellement évident qu'on n'y pense pas. Le truc du Great Danton a aussi une explication, mais elle repose sur un novum scientifique. Du coup, l'intervention science-fictive trahit les prémisses d'un film qui démonte de nombreux tours de magie, mais elle s'y conforme aussi puisque la science invoquée par Tesla est explicitement étrangère au surnaturel... Personnellement, je serais resté fidèle au réalisme du reste du film, mais Nolan a préféré ne pas livrer un film qui ne serait qu'une histoire de tromperies superposées dans le genre de La prisonnière espagnole de Mamet. La science-fiction lui permet de faire basculer le film dans l'extraordinaire.
Libellés : Films, Science-fiction