2006-11-16

 

Le design inintelligent

L'autre jour, à New York, lors de sa conférence à l'Université Fordham, Lynn Margulis a bien fait rigoler la galerie.

En parlant des mécanismes envisagés pour expliquer l'origine des espèces, elle avait noté la transmission des caractères acquis (l'explication lamarckienne), l'apparition et l'accumulation de mutations aléatoires (l'explication néo-darwinienne), l'acquisition de génomes (par la symbiogenèse ou autrement) et, bien entendu, le design intelligent.

Elle avait tout de suite rejeté ce dernier mécanisme. Mais non le design inintelligent! Celui-ci est à l'œuvre partout et en tout temps. Quand on pisse dans les bois, après tout, on favorise les bactéries du sol capables d'assimiler l'ammoniac contenu dans l'urine. C'est la sélection par inadvertance...

La plaisanterie rappellera à l'amateur de science-fiction la nouvelle « Genèse » de Francis Carsac (reprise dans l'anthologie Genèses d'Ayerdhal) où un visiteur extraterrestre débarque sur la Terre, sans vie, il y a des milliards d'années et crache, méprisant, dans la mer. Ce qui sera, implicitement, la genèse de la vie sur Terre...

Néanmoins, la plaisanterie de Margulis fait réfléchir sur les activités humaines qui peuvent influencer l'évolution. Voire sur les activités d'extraterrestres de passage, il y a quelques milliards d'années ou non, qui pourraient également jouer un rôle. Dans le cas des romans de Brin sur l'évolution dirigée (la série de l'«Uplift»), le design est tout à fait intelligent. Mais il me semble que le design par inadvertance est plus rare dans la science-fiction, encore que je pourrais renvoyer les intéressés à une nouvelle de Laurent McAllister, « Driftplast », qu'on verra peut-être un de ces jours dans Solaris...

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