2006-09-13

 

Échos du 6 décembre

Il y en a, je suppose, pour qui les événements d'aujourd'hui au collège Dawson sont tristes mais bien éloignés de leur réalité.

Ce n'est pas mon cas.

Quand on a été étudiant en sciences à l'Université d'Ottawa en 1989, côtoyant tous les jours des amis et des amies en génie, on ne peut pas oublier la journée du 6 décembre, même quand on a suivi ça de loin, même si on n'a perdu personne dans la tuerie. Ce n'est pas Columbine qui est resté dans mes souvenirs, mais le massacre de Polytechnique.

Alors, aujourd'hui, quand j'ai passé presque toute ma journée dans des universités (visitant la bibliothèque de Concordia, donnant un cours à l'UQÀM, puis prenant l'autobus pour donner un cours à Ottawa), je me sens particulièrement touché par ce qui s'est passé.

De plus, c'est arrivé dans un des quartiers que je connais le mieux à Montréal. J'ai habité à proximité, je fréquente toujours le cinéma du Forum ainsi que les commerces voisins et la fille de ma cousine étudiait encore à Dawson l'an dernier. Je n'ai pas besoin d'imaginer les lieux ou de me fier aux images de la télé, je les connais déjà. Je suis tenté de dire que je n'aurais aucun mal non plus à imaginer des événements semblables dans une des universités que je connais, mais, en fait, c'est plus fort que moi, mon imagination transposait automatiquement les événements de 1989 dans les salles de cours de l'Université Ottawa et, aujourd'hui, elle les transpose automatiquement... eh bien, dans les salles de cours de l'Université d'Ottawa. (Curieusement, je n'ai pas songé tout de suite au cours que je donne à Montréal...)

Sauf que mon point de vue n'est plus aujourd'hui celui d'un étudiant, mais d'un prof. Je serais responsable de mes étudiants si un événement de ce genre se produisait...

À la télévision, il a été question d'établissements qui ont mis au point des exercices d'évacuation, voire des simulations de pareilles urgences, et qui les répètent régulièrement pour former leur personnel. En tant que chargé de cours, je n'ai jamais été invité à participer à un tel exercice, que ce soit à l'Université d'Ottawa ou à l'UQÀM.

J'espère que je suis une exception : dans les faits, ce sont des chargés de cours qui se retrouveraient en première ligne dans de nombreux cas (ils enseignent souvent près de la moitié des cours dans les universités). S'ils sont parachutés à la dernière minute, il se peut qu'ils ne connaissent même pas les sorties du pavillon ou les détours du campus... Bref, si la plupart n'ont pas eu plus de formation que moi, ce serait sans doute le chaos dans le cas d'une urgence, avec des conséquences imprévisibles...

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Comments:
Je comprends que tu peux anticiper de l'impuissance dans le cas d'un tel drame à l'université d'ottawa.
Je me demande si tu peux demander un formation sur ce sujet?

Si tu veux en parler ou avoir bref cours de premier soins prends contacte avec moi.
Jacinthe
jacinthebastien@hotmail.com
 
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