2006-04-11
Fin des classes... pour l'instant
Il faudrait que je relise Good-bye, Mr. Chips (1934) un de ces jours. C'est assez curieux de penser que j'avais lu ce court roman de James Hilton avec plaisir quand j'étais moi-même à l'école. Sans doute parce que j'aurais aimé avoir un enseignant comme lui, et sans doute aussi parce que l'école publique — privée — britannique fait rêver. À mon avis, l'attrait de ces univers clos, fréquentés par une élite (qui n'en a pas toujours gardé un très bon souvenir, pourtant), a fait beaucoup pour le succès des aventures de Harry Potter... Il y a quelque chose de très rassurant dans l'existence d'institutions qui transcendent l'individu périssable, et les ouvrages les plus célèbres de Hilton en faisaient l'apologie à une époque où la civilisation semblait menacée.
Il faudrait écrire quelque chose un jour sur la mythification de certaines morts associées à la Grande Guerre, et souvent interprétées comme des gestes d'oppositions à des dévoiements de la science et des techniques. On dit que Santos-Dumont, un des pères de l'aviation, se serait tué en 1932 parce qu'il était dégoûté par la militarisation croissante des avions — mais il était aussi vieux, seul, oublié de tous et malade, sans doute atteint de la sclérose en plaques. Il y a aussi Clara Immelwahr, la femme de Fritz Haber, elle-même chimiste de formation, qui se serait suicidée un peu après ou avant l'usage de gaz toxiques supervisé par Fritz Haber à Ypres, apparemment horrifiée par l'exploitation meurtrière de la science. Tandis que l'assassinat de Jean Jaurès et le suicide de Stefan Zweig apparaissent aussi emblématiques des Première et Seconde Guerres mondiales respectivement, mais il y a dans ces morts d'inventeurs et de scientifiques quelque chose de profondément significatif. Si no è vero e bene trovato.
Maintenant que j'enseigne à mon tour, avec un succès inégal, mais sans toge ou toque carrée, je me raccroche aussi un peu à l'impression de faire ma part dans la transmission du savoir et chaque remerciement d'un étudiant à la fin des classes est extrêmement encourageant (quand je sens qu'il n'est pas de pure politesse). Après l'examen final supervisé en personne, je peux me détendre un peu... avant de m'attaquer à la correction des plus de cent trente examens accumulés.
Il faudrait écrire quelque chose un jour sur la mythification de certaines morts associées à la Grande Guerre, et souvent interprétées comme des gestes d'oppositions à des dévoiements de la science et des techniques. On dit que Santos-Dumont, un des pères de l'aviation, se serait tué en 1932 parce qu'il était dégoûté par la militarisation croissante des avions — mais il était aussi vieux, seul, oublié de tous et malade, sans doute atteint de la sclérose en plaques. Il y a aussi Clara Immelwahr, la femme de Fritz Haber, elle-même chimiste de formation, qui se serait suicidée un peu après ou avant l'usage de gaz toxiques supervisé par Fritz Haber à Ypres, apparemment horrifiée par l'exploitation meurtrière de la science. Tandis que l'assassinat de Jean Jaurès et le suicide de Stefan Zweig apparaissent aussi emblématiques des Première et Seconde Guerres mondiales respectivement, mais il y a dans ces morts d'inventeurs et de scientifiques quelque chose de profondément significatif. Si no è vero e bene trovato.
Maintenant que j'enseigne à mon tour, avec un succès inégal, mais sans toge ou toque carrée, je me raccroche aussi un peu à l'impression de faire ma part dans la transmission du savoir et chaque remerciement d'un étudiant à la fin des classes est extrêmement encourageant (quand je sens qu'il n'est pas de pure politesse). Après l'examen final supervisé en personne, je peux me détendre un peu... avant de m'attaquer à la correction des plus de cent trente examens accumulés.
Libellés : Histoire, Université