2006-01-30

 

Arsène Lupin et les autres (1)

Puisque j'évoquais Arsène Lupin dernièrement, j'en profite pour signaler la sortie de Tales of the Shadowmen. Volume 2: Gentlemen of the Night, une anthologie réunie par Jean-Marc et Randy Lofficier qui rend hommage à la littérature populaire française. On retrouve dans ces pages des pastiches consacrés à Rouletabille, à Fantômas, au Nyctalope et, bien sûr, à Arsène Lupin. J'ai moi-même signé une nouvelle, « Legacies », où se croisent certaines de ces augustes personnes en 1924, dont Arsène Lupin lui-même qui fait le service à l'ambassade soviétique de Paris...

Parmi les autres auteurs, il faut signaler Kim Newman et Brian Stableford du Royaume-Uni, Serge Lehman, Xavier Mauméjean, Sylvie Miller et Philippe Ward de la France, ainsi que plusieurs écrivains des États-Unis.

Ce n'était pas la première fois que je m'amusais dans cette veine. En 1996, ma nouvelle « Les escrocs » dans Solaris 117 rendait hommage à l'inimitable Simon Templar. Et ma seconde nouvelle (« Le Maire ») dans la défunte revue imagine... en 1985 était un pastiche conscient et assumé d'un épisode de Fondation, par Isaac Asimov.

Mais les aventures d'Arsène Lupin figurent parmi mes lectures favorites depuis plus longtemps encore. Je me souviens qu'à l'école primaire, j'avais lu et relu La Demeure mystérieuse.

En revanche, L'île des trente cercueils m'avait terrifié par sa bizarrerie et ses passages horrifiants. Pendant longtemps, je n'avais pas relu ce roman de Leblanc, ou seulement en me blindant à l'avance. Mais de tous les hauts lieux de l'épopée lupinienne, c'est pourtant l'île de Sark (devenue Sarek dans le roman) que j'ai visitée avant les autres. Hasard de mes voyages? Je ne crois pas. Je pense qu'elle a beaucoup contribué à me convaincre de rendre visite en 1990 aux Îles anglo-normandes, les Channel Islands qui sont tout ce que la Couronne britannique a gardé de ses anciennes possessions françaises.

J'ai fait escale à Sark le 25 juin 1990, en route pour Guernsey, puis je suis revenu le lendemain pour une visite prolongée. (Tiens, je me demande si je ne lisais pas un vieux space-opéra d'Aldiss ou Stableford?) La mer était démontée et secouait fort la petite vedette partie de Jersey. Je n'ai jamais été aussi près de succomber au mal de mer (et certains des gamins qui faisaient le voyage à bord du même bateau ont bel et bien eu la nausée), mais je me suis concentré sur la lecture des journaux que j'avais achetés au départ de Jersey. Je cherchais peut-être des nouvelles du Canada puisque, le 23 juin au soir, à 11h15, je m'étais fait accueillir à Saint-Malo par une hôtelière qui m'annonça que le Canada était kaput — en raison de l'échec de l'Accord constitutionnel du Lac Meech.

L'île de Sark, exception faite du remblai construit par des prisonniers lors de l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, ressemble beaucoup à l'île de « Sarek » décrite par Leblanc. Il y a même une péninsule presque détachée du reste de l'île, comme dans le roman, mais, si je me souviens bien, elle n'abritait qu'une ferme et des vergers en 1990, et non un manoir. La châtelaine de Sark (qui interdisait l'emploi de voitures sur l'île, ce qui fait que j'avais loué une bicyclette en débarquant) demeurait plutôt au centre de l'île, où elle entretenait de superbes jardins.

Et il y a bel et bien des grottes, comme dans le roman (piège infernal à part). En compagnie d'une vacancière, j'ai escaladé les éboulis au pied d'une falaise jusqu'au seuil d'une caverne à proximité de la lande de l'Eperquerie (ou de l'Etarquerie?). Comme le temps était plutôt gris et pluvieux, des bancs de brume balayaient la lande quand j'ai poussé jusque là à vélo. J'ai pu me croire — brièvement — seul sur sur l'île...

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Comments:
Bonjour,
Existe-t-il une traduction en français de la nouvelle Legacies
Merci pour votre réponse.
Fabien
 
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