2009-05-14

 

Journée à Épinal

(La Moselle à Épinal, par un matin frais et pluvieux, de mon hôtel)
Hier, c'était la journée des retrouvailles. En quelques heures, j'ai retrouvé de nombreux amis et collègues, dont certains que je ne connaissais que virtuellement et que je rencontrais pour la première fois en personne (salut, Draco!)... tandis qu'il me reste à acheter les livres de quelques autres parce que c'est parfois la meilleure façon de faire connaissance. La photo ci-contre, qui représente Sylvie Lainé et Adriana Lorusso, pourrait s'intituler « En attendant JC », car c'était bien l'auteur toulousain que nous attendions sous la tente qui abrite les étals de livres offerts à la vente, et non tout autre personnage aux initiales identiques... Contrairement à Godot, JC nous est finalement apparu et nous avons pris la direction de la crèmerie la plus proche, ou plutôt d'une crêperie pas plus incongrue au milieu des Vosges qu'à Montréal somme toute. En définitive, il y avait plus de gens au restaurant, voire à ma table, que dans l'auditoire pour ma présentation du congrès mondial à Montréal, mais je vais continuer à distribuer les cartes de visite d'Anticipation durant mes séances de dédicaces dans la Bulle des livres, que l'on voit dans la photo ci-dessous derrière une tente plus colorée baptisée le « Magic Mirror » (car nous sommes en France), au bord de la Moselle... Hier, mes deux interventions avaient lieu dans l'Espace Cours, un édifice plus conventionnel que ce « Magic Mirror » que l'on voit dans la photo ci-contre comme une soucoupe volante baroque posée en pleine ville... L'Espace Cours est un édifice en dur, lui, qui offre de l'espace pour les expositions et les tables rondes. Durant la table ronde avec Bordage, Grousset et Lorusso, j'ai esquissé une théorie sur les trois rêves (ou fantasmes) qui ont fait l'attrait de la science-fiction. Le premier est le rêve d'intelligence, ou de savoir, qui est comblé par les récits qui versent dans la vulgarisation ou l'explication, en aidant les lecteurs à se sentir plus intelligents et à se convaincre qu'ils comprennent mieux le monde (naturel ou artificiel) qui les entoure après avoir terminé un texte de science-fiction. Le second est le désir d'émerveillement comblé par les textes qui suscitent ou fournissent le sense of wonder. Or, il me semble que celui-ci est peut-être le rêve qui pâtit le plus de la civilisation moderne. Certains efforts ou certaines aventures n'émerveillent plus parce que nous ne sommes plus en mesure de les apprécier à leur juste valeur. Quand les hobbits de Tolkien marchent en pleine nature pendant des journées d'affilée dans The Lord of the Rings, ceux et celles qui n'ont jamais autant marché ne peuvent pas être sensibles au réalisme des descriptions ou admirer la performance, de sorte que les jeunes lecteurs d'aujourd'hui sont nombreux à trouver la première partie de la trilogie fort ennuyeuse (comme moi-même, au moins un peu, avant d'avoir fait de la randonnée en France). Et d'autres sources d'émerveillement (paysages, idées, constructions) ont été sapées par l'abondance de celles-ci dans l'environnement culturel contemporain alimenté par la télé, internet et le cinéma. (Les décors surchargés, comme sous le chapiteau du « Magic Mirror » à gauche, suffisaient à éblouir quand la vie des gens était matériellement indigente.) Reste le rêve de l'action, celui qui donne en exemple l'efficience des héros qui savent quoi faire dans des circonstances difficiles et qui le font. C'est peut-être le seul rêve que la vie moderne magnifie, car plus elle est confortable, plus on est pris au dépourvu par les moindres problèmes qui se posent à nous, de sorte qu'on admirera d'autant plus le héros qui relève des défis (et qu'on souhaitera s'identifier à lui). L'efficience de l'action peut prendre des formes violentes, qui ont l'avantage de procurer des résultats évidents... et très visuels. Dès lors, si le sense of wonder perd du terrain relativement au rêve de l'action tandis que le désir d'intelligence stagne, on peut comprendre que la science-fiction ne fait plus autant rêver et que plus personne ne venant s'y attabler, les boxes restent déserts... Aujourd'hui, j'ai passé une partie de la journée en séance de dédicaces. J'ai terminé le programme de la journée en intervenant durant une table ronde au planétarium local sur SETI, la science-fiction et les extraterrestres, à l'invitation d'Ayerdunyach. La salle était étonnamment pleine, pour une soirée aussi morne, et nous nous sommes bien amusés, même si je ne sais pas si le public en sortait content ou non... Pour ce qui est du reste de la journée, mieux vaut en faire un simple album d'images.La Bulle des Livres, vue de l'intérieur (on distingue dans cette photo l'âme dirigeante du festival, Stéphanie Nicot) Une entrevue de l'auteur polonais de fantasy à succès Andrzej Sapkowski, au centre, avec Sylvie Miller au regard sévère et Lionel Davoust à droiteAnne Robillard est arrivée en force aujourd'hui, avec son entourage de chevaliers d'Émeraude... qui ont quand même examiné aussi un livre d'Édouard BraseyUne artiste du cirque, de passage sur ses échasses Une photo de Hal Duncan, à qui j'ai servi d'interprète pour une conversation avec un fanUne photo de Pierre Pevel, auteur désormais publié par Bragelonne (et en Grande-Bretagne par Gollancz), qu'on a vu à Boréal et qu'on verra à Anticipation Une table ronde avec Andreas Eschbach, qui se débrouille étonnamment bien en français, Johan Heliot, Sylvie Miller, Jeanne A. Debats et les Belmas

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