2013-02-14
La mesure de la quantité dans la SFCF
Les deux billets précédents ont tenté de cerner les auteurs canoniques de la SFCF. Ni la liste des créateurs les plus primés ni celle des écrivains les plus édités dans des anthologies et collectifs ne suffisent à constituer un palmarès définitif, mais le croisement des deux permet d'esquisser la première ébauche d'un canon.
Outre la qualité, il est aussi possible de mesurer quantitativement la production de la SFCF. Après avoir dépouillé le DALIAF, j'ai complété un dépouillement plus détaillé pour les seuls auteurs de science-fiction, en recensant leurs publications (en français et en anglais, mais sans dénombrer les autres publications) qui relèvent de la science-fiction (réimpressions et rééditions comprises). Ceci m'a permis de corriger quelques erreurs et d'intégrer quelques auteurs supplémentaires. Néanmoins, cette liste reste dominée par les auteurs du DALIAF qui ont publié jusqu'en 2008, même si j'ai incorporé les mises à jour proposées par le DALIAF pour les auteurs majeurs et tenu compte de quelques autres parutions récentes pour une poignée d'auteurs significatifs. Il convient de noter aussi que j'ai respecté la classification du DALIAF — dans la plupart des cas — de l'appartenance des textes à la science-fiction, au fantastique ou à la fantasy.
Ce nouveau dépouillement permet d'affirmer qu'entre 1838 et aujourd'hui, au moins 819 auteurs canadiens d'expression française ont signé au moins un texte de science-fiction. J'ai aussi inclus dans ce dénombrement les recueils et les collectifs qui comptent au moins un texte de science-fiction. La catégorie des « volumes romanesques » comprend les livres parus sous la forme d'un volume, que ce volume soit un roman complet ou un tome inscrit dans une trilogie ou une série. Les traductions en anglais sont comptées à part, mais je ne crois pas avoir compté les rééditions simples (sous un même titre, sans remaniement significatif du texte d'origine), des romans comme des nouvelles, à l'instar de Janelle dans le DALIAF.
En français, la production de ces auteurs de science-fiction comprendrait 615 volumes romanesques, 175 recueils, 1675 nouvelles, 21 poèmes ou pièces de théâtre et 61 autres parutions (principalement des feuilletons partiels ou complets, un feuilleton complet ne comptant que pour une parution, mais aussi des anthologies). En anglais, leur production s'élèverait à 10 volumes romanesques, 5 recueils, 104 nouvelles, 2 poèmes ou pièces de théâtre et 4 autres parutions. Si on écarte le total par trop trompeur des recueils, cela permet d'affirmer que la science-fiction canadienne d'expression française a engendré un corpus qui regroupe plus de 600 livres et 1600 nouvelles.
Ces données permettent d'évaluer approximativement l'aspect quantitatif de la production des auteurs de science-fiction au Canada francophone. Par exemple, dans la catégorie des volumes romanesques, les auteurs les plus prolifiques sont :
Ce classement risque d'en surprendre plusieurs, mais je rappelle qu'il exclut les ouvrages de fantastique ou de fantasy, ce qui donne une coloration assez différente à ce palmarès. Évidemment, en distinguant tous les volumes d'une série, j'accorde une prime aux auteurs jeunesse qui ont signé des séries constituées d'ouvrages courts, mais cette solution m'a semblé plus simple qu'une tentative nécessairement arbitraire de regrouper tous les ouvrages faisant partie d'une même série (comme Tyranaël) sans regrouper ceux qui s'inscrivent dans une histoire du futur (comme les aventures de l'organisation Argus de Sernine).
Du coup, le classement des nouvelliers est moins sujet à ces ambiguïtés et il est sans doute moins surprenant. Le top 10 de la production de nouvelles de science-fiction inclut les auteurs suivants :
Cette fois, on se retrouve en territoire familier, exception faite du jeune Maxime Roy-Desruisseaux qui se classe d'emblée dans un groupe d'auteurs chevronnés. Histoire de compléter ce tour d'horizon, voici les auteurs qui ont signé le plus de recueils incluant au moins un texte de science-fiction :
(Les auteurs ayant trois recueils à leur crédit sont si nombreux que j'ai fixé la barre à 4.) Si l'inclusion d'auteurs comme Vonarburg, April et Lortie est logique, l'apparition de Boisvert et Paquin dans cette liste est plus étonnante puisqu'ils ne figuraient pas dans le top 10 des nouvelliers.
Le critère de la quantité permet indubitablement d'enrichir la liste des auteurs canoniques. Des auteurs absents de plusieurs des autres compilations apparaissent ici, comme Denis Côté, Michèle Laframboise, Yves Meynard et moi-même. Reste à souhaiter que les spécialistes en tiennent aussi compte dans leurs historiques.
Outre la qualité, il est aussi possible de mesurer quantitativement la production de la SFCF. Après avoir dépouillé le DALIAF, j'ai complété un dépouillement plus détaillé pour les seuls auteurs de science-fiction, en recensant leurs publications (en français et en anglais, mais sans dénombrer les autres publications) qui relèvent de la science-fiction (réimpressions et rééditions comprises). Ceci m'a permis de corriger quelques erreurs et d'intégrer quelques auteurs supplémentaires. Néanmoins, cette liste reste dominée par les auteurs du DALIAF qui ont publié jusqu'en 2008, même si j'ai incorporé les mises à jour proposées par le DALIAF pour les auteurs majeurs et tenu compte de quelques autres parutions récentes pour une poignée d'auteurs significatifs. Il convient de noter aussi que j'ai respecté la classification du DALIAF — dans la plupart des cas — de l'appartenance des textes à la science-fiction, au fantastique ou à la fantasy.
Ce nouveau dépouillement permet d'affirmer qu'entre 1838 et aujourd'hui, au moins 819 auteurs canadiens d'expression française ont signé au moins un texte de science-fiction. J'ai aussi inclus dans ce dénombrement les recueils et les collectifs qui comptent au moins un texte de science-fiction. La catégorie des « volumes romanesques » comprend les livres parus sous la forme d'un volume, que ce volume soit un roman complet ou un tome inscrit dans une trilogie ou une série. Les traductions en anglais sont comptées à part, mais je ne crois pas avoir compté les rééditions simples (sous un même titre, sans remaniement significatif du texte d'origine), des romans comme des nouvelles, à l'instar de Janelle dans le DALIAF.
En français, la production de ces auteurs de science-fiction comprendrait 615 volumes romanesques, 175 recueils, 1675 nouvelles, 21 poèmes ou pièces de théâtre et 61 autres parutions (principalement des feuilletons partiels ou complets, un feuilleton complet ne comptant que pour une parution, mais aussi des anthologies). En anglais, leur production s'élèverait à 10 volumes romanesques, 5 recueils, 104 nouvelles, 2 poèmes ou pièces de théâtre et 4 autres parutions. Si on écarte le total par trop trompeur des recueils, cela permet d'affirmer que la science-fiction canadienne d'expression française a engendré un corpus qui regroupe plus de 600 livres et 1600 nouvelles.
Ces données permettent d'évaluer approximativement l'aspect quantitatif de la production des auteurs de science-fiction au Canada francophone. Par exemple, dans la catégorie des volumes romanesques, les auteurs les plus prolifiques sont :
Trudel | Jean-Louis | 22 | |
Pelletier | Francine | 20 | |
Côté | Denis | 14 | |
Laframboise | Michèle | 12 | |
Rochon | Esther | 10 | |
Somcynsky | Jean-François | 10 | |
Vonarburg | Élisabeth | 10 | |
D'Anterny | Fredrick | 9 | |
Gagnon | Maurice | 9 | |
Lortie | Alain | 9 |
Ce classement risque d'en surprendre plusieurs, mais je rappelle qu'il exclut les ouvrages de fantastique ou de fantasy, ce qui donne une coloration assez différente à ce palmarès. Évidemment, en distinguant tous les volumes d'une série, j'accorde une prime aux auteurs jeunesse qui ont signé des séries constituées d'ouvrages courts, mais cette solution m'a semblé plus simple qu'une tentative nécessairement arbitraire de regrouper tous les ouvrages faisant partie d'une même série (comme Tyranaël) sans regrouper ceux qui s'inscrivent dans une histoire du futur (comme les aventures de l'organisation Argus de Sernine).
Du coup, le classement des nouvelliers est moins sujet à ces ambiguïtés et il est sans doute moins surprenant. Le top 10 de la production de nouvelles de science-fiction inclut les auteurs suivants :
Trudel | Jean-Louis | 73 | |||||
Vonarburg | Élisabeth | 60 | |||||
April | Jean-Pierre | 43 | |||||
Meynard | Yves | 41 | |||||
Bélil | Michel | 38 | |||||
Pelletier | Francine | 37 | |||||
Lortie | Alain | 29 | |||||
Somcynsky | Jean-François | 28 | |||||
Rochon | Esther | 27 | |||||
Roy-Desruisseaux | Maxime | 26 |
Cette fois, on se retrouve en territoire familier, exception faite du jeune Maxime Roy-Desruisseaux qui se classe d'emblée dans un groupe d'auteurs chevronnés. Histoire de compléter ce tour d'horizon, voici les auteurs qui ont signé le plus de recueils incluant au moins un texte de science-fiction :
Vonarburg | Élisabeth | 7 | |
Boisvert | Claude | 6 | |
April | Jean-Pierre | 5 | |
Trudel | Jean-Louis | 4 | |
Lortie | Alain | 4 | |
Paquin | Wilfrid | 4 |
(Les auteurs ayant trois recueils à leur crédit sont si nombreux que j'ai fixé la barre à 4.) Si l'inclusion d'auteurs comme Vonarburg, April et Lortie est logique, l'apparition de Boisvert et Paquin dans cette liste est plus étonnante puisqu'ils ne figuraient pas dans le top 10 des nouvelliers.
Le critère de la quantité permet indubitablement d'enrichir la liste des auteurs canoniques. Des auteurs absents de plusieurs des autres compilations apparaissent ici, comme Denis Côté, Michèle Laframboise, Yves Meynard et moi-même. Reste à souhaiter que les spécialistes en tiennent aussi compte dans leurs historiques.