2012-10-24

 

Les lacunes biographiques du DALIAF

Rares sont les auteurs d'ouvrages de référence qui ont la chance de faire paraître une seconde édition revue et corrigée d'un tome nécessairement coûteux.  Pourtant, en obtenant de signer le DALIAF, Claude Janelle a eu cette précieuse occasion de faire mieux que dans Le dix-neuvième siècle fantastique, dont les lacunes bibliographiques et biographiques avaient été critiquées par Mario Rendace, entre autres.  On ne peut donc que trouver déplorable que plusieurs erreurs signalées dix ans auparavant figurent toujours dans ce nouvel ouvrage de Claude Janelle.

La date de naissance d'Arsène Bessette ?  Contrairement à ce qu'on lit dans le DALIAF, il est né le 20 décembre 1873, comme l'indiquent à la fois le registre correspondant de Saint-Hilaire (dont j'ai une copie sous les yeux) et Mario Rendace dans sa Dissection par un Résurrectionniste du XIXe siècle fantastique en Amérique française (2001).

La date du décès du révérend Henri-Raymond Casgrain ?  Contrairement à ce qu'on lit dans le DALIAF, il est mort le 11 février 1904, comme l'indiquent à la fois le registre correspondant de la paroisse St-Jean-Baptiste de Québec (dont j'ai une copie sous les yeux) et Mario Rendace.

La date de naissance de William Chapman ?  Contrairement à ce qu'on lit dans le DALIAF, il est né le 13 décembre 1850, comme l'indiquent à la fois le registre correspondant de la paroisse Saint-François-de-Beauce (Beauceville), dont j'ai une copie sous les yeux, et Mario Rendace.

Le recyclage de Janelle ne s'avère (en partie) justifié que dans le cas de Joseph Ferdinand Morissette.  Contrairement à ce qu'on lit dans le DALIAF, celui-ci est né en 1857 à Lévis, dans la paroisse St-Joseph de Lauzon.  Contrairement à ce que concluait Mario Rendace, qui s'appuyait sur l'inscription de son décès dans le registre de Montréal en 1901 pour affirmer qu'il était né le 18 septembre, l'écrivain est né le 13 octobre, comme l'indique le registre correspondant.

Les trois premières erreurs sont absolument regrettables, mais il n'aurait pas été si difficile de débusquer certaines données biographiques manquantes.  Si je fais abstraction des auteurs encore vivants dont on peut vouloir respecter la vie privée, il n'était quand même pas si difficile de découvrir que Joseph Camille Normand Bergeron est né le 6 février 1932 ou que Stanislas Côté est mort dans la paroisse de Saint-Antoine à Longueuil, comme l'indiquent les registres correspondants.

Alphonse Poitras ?  Né sans doute le 13 mai 1818 à Varennes et baptisé Casimir Alphonse Poitras, il est mort le 16 août 1861 et inhumé à Montréal sous le nom d'Alphonse Poitras, le registre l'identifiant comme un avocat et lui accordant un âge de quarante-trois ans.  Le 8 janvier 1840, il acceptait d'être le parrain de John Casimir Alphonse Poitras.  Le 24 février 1846, il acceptait d'être le parrain de Charles Alphonse Poitras, le registre l'identifiant comme Jean Casimir Alphonse Poitras, avocat.  La mention n'apparaît que dans le second cas puisque Jean Casimir Alphonse Poitras n'avait obtenu sa commission d'avocat que le 5 octobre 1841 (voir L'ancien barreau au Canada de Joseph Roy, en 1897).

Jules Jéhin ?  Si son père Frantz est belge, lui est né le 17 juin 1870 à Montréal et mort le 12 novembre 1947 à New York. Tout comme le registre correspondant, l'article de l'Encyclopédie canadienne sur son père indique la bonne date de naissance, tandis que l'article (.PDF) de Jacques-André Houle également consacré à son père, paru en 1990 dans Les Cahiers de l'Association pour l'avancement de la recherche en musique au Québec, nous fournit la date de son décès.

L'identité véritable de « Jean Berthos » ?  Elle a été si bien établie (principalement par Mario Rendace) qu'elle n'échappe pas à l'auteur d'un article de 2007 du Bulletin d'histoire politique.  On parle ici de Joseph François Thomas Bernier, né le 17 septembre 1881 à L'Islet et décédé en 1962.

Et je ne mentionnerai ni Rochelle Letendre ni Joseph Napoléon Legault, dont l'identité n'était pas si mystérieuse, en définitive, ce qui rend d'autant plus étonnant leur anonymat dans le DALIAF.

Ce qui m'inquiète, c'est que je n'ai fouillé un peu que si les informations biographiques du DALIAF étaient incomplètes.  Ou si j'avais des soupçons...  Les erreurs présentées comme des faits sont beaucoup plus vicieuses parce qu'elles encouragent la propagation et la perpétuation d'erreurs.  Il faudrait tout re-vérifier systématiquement pour en avoir le cœur net.  Ce qui serait impossible.  Mais la prudence s'imposera, désormais.

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