2012-10-10

 

Les fantômes du DALIAF

Tandis que je poursuis mon dépouillement systématique du DALIAF, je continue à tomber sur des erreurs.  Certaines sont pardonnables (les dates de naissance et de décès de Pantaléon Hudon sont effectivement difficiles à établir), mais d'autres points obscurs le sont moins (où diable Claude Janelle a-t-il pris que X. Vincy correspond à Xavier Vincy?), dont les bourdes tenaces que Mario Rendace et moi-même avons depuis longtemps éclaircies (le mari d'Emma Adèle Lacerte, née Bourgeois, s'appelait Alide et non Alcide).

Quand il s'agit d'inclure un auteur comme « Lynda Dubreuil » pour son roman Sexe en fleur (1973), toutefois, on se demande comment le compilateur a fait pour ne pas, tout d'abord, épeler correctement le nom de plume de l'écrivaine : Linda Dubreuil.  Ensuite, les connaisseurs du milieu savent depuis longtemps que ce roman n'est sans doute pas québécois, mais une traduction de l'américain par un traducteur qui n'a pas réclamé d'être crédité...  Linda Dubreuil est le pseudonyme d'une pornographe bien connue : Elizabeth Lorinda DuBreuil (née le 20 octobre 1924 à LeRoy en Illinois, aux États-Unis, et morte en 1974 ou 1980, selon les sources).  Grande fan de science-fiction, elle a signé plusieurs romans de SF, dont Silver bells and cockle shells (San Diego, Greenleaf Classics, 1967), Doctor Proctor (San Diego, Greenleaf Classics, 1969), Rest in piece (New York, Midwood, 1970), Gettin' it together (New York, Midwood, 1970), Pandora descending (New York, Midwood, 1970), Nightmare baby (New York, Belmont, 1970) et Evil, evil (New York, Belmont, 1973), selon la liste fournie par l'ouvrage Science Fiction and Fantasy Literature (Volume 1) de R. Reginald, Douglas Menville et Mary A. Burgess (Wildside Press, 2010, p. 159).

Il est possible que l'éditeur québécois de Sexe en fleur ait affublé un texte du cru du nom d'une pornographe célèbre, mais il est plus probable qu'il s'agisse d'une traduction.  Un bibliographe zélé (ou lubrique) n'aurait qu'à lire Sexe en fleur, puis les ouvrages suivants pour déterminer lequel est l'original.  Au travail !

Comments:
Du texte «Histoire ou légende», sous-titré «Apparition du diable», publié dans La Revue Canadienne (Montréal), en septembre 1878 (p. 685 à 689), seul les trois paragraphes d'introduction au "Récit du capitaine Ducharme" sont de la main de Pantaléon Hudon. Ce récit provient d'une narration manuscrite rédigée par le capitaine Dominique Ducharme (1765-1853) suite à un fait réel dont il avait été témoin en janvier 1789. En juin et juillet 1878, Hudon avait fait paraître dans La Revue Canadienne une notice biographique sur le capitaine Ducharme. Donc, ce texte devrait être exclu du corpus de la littérature de fiction fantastique.
La source du compilateur Claude Janelle pour le prénom Xavier, déjà mentionné dans Le XIXe siècle fantastique en Amérique française (1999), est le numéro du 24 juin 1998 du mensuel Le Résurrectionniste (Longueuil). D'après les renseignements que j'avais trouvés sur cet auteur, il y avait l'article «À la bonne aventure», publié dans Le Monde illustré (Montréal) du 25 juin 1892 (p. 86-87), dans lequel le lecteur apprenait que le prénom de Vincy était Xavier. Mais le nom Xavier Vincy peut bien, s'avérer un jour, être un pseudonyme.
Je crois que Claude Janelle a fait du copier coller, au moins en ce qui concerne les auteurs du XIXe siècle puisque les erreurs que j'avais mentionnées dans Dissection par un résurrectionniste du XIXe siècle fantastique en Amérique française (2001) n'ont pas été corrigées dans le Daliaf. Sans doute c'est parce qu'il ne voulait pas inclure ce livre maudit sur la liste des sources bibliographiques consultées pour établir les notices biographiques. Il aurait pu procéder de la même façon qu'il a fait avec les cinq notices biographiques (Charles-Philippe Arthur BEAULIEU, Philonise CADORET, Joseph-Philippe HÉROUX, Gaston LAPIERRE, Georgiana Marie PENNÉE) qu'il a plagié du Résurrectionniste, en ne mentionnant pas la source…
Claude Janelle n'est pas un chercheur mais un compilateur. Minimalement, il devrait tenir compte des correctifs qu'on lui mentionne. Aussi, il devrait se donner la peine de lire les textes. Un jour, il a téléphoné à Thierry Vincent pour lui demander s'il y avait des textes de science-fiction ou de fantastique dans le premier numéro du Colporteur (Montréal), retitré Hommage à Maurice Gagnon 1912-1999 (2006). Les trois textes de science-fiction qui y ont été publiés ne sont pas analysés dans le profil littéraire de cet auteur dans le Daliaf. Malheureusement, il n’est pas équitable pour certains auteurs. Claude Janelle n'a pas agi professionnellement. Il y a un fait qui est vraiment triste, c'est que le Daliaf est un ouvrage de référence qui fait maintenant autorité.
M. Rendace

 
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