2011-11-17
Et si Spengler avait eu raison ?
Qu'est-ce qu'un sou ? Dans la langue française courante, c'est un des derniers vestiges de l'impérialisme monétaire romain. Au fil des siècles, l'inflation a grugé la valeur des unités monétaires romains désignées en français par les termes livre (libra), sou (solidus) et denier (denarius), sans parler des dénominations moins durables (as et sesterce, par exemple). De sorte que le sou qui, au Canada, désigne aujourd'hui la pièce d'un cent valait au temps de Constantin 4,5 g d'or, ce qui, au cours actuel de l'or, correspondrait à une valeur de 256,91 $. C'était il y a presque exactement 1700 ans, ce qui donnerait un taux d'inflation annualisé de 0,6% depuis Constantin...
La durabilité de la monnaie unique romaine, malgré toutes les vicissitudes, peut nous faire considérer sous un autre jour la tentative allemande de réussir l'unification (partielle) de l'Europe non par la force, comme sous Wilhelm II (ce qui avait été salué par Spengler dans Le Déclin de l'Occident) ou Hitler, mais par la monnaie. L'Allemagne semble vouloir marcher dans le sens d'une Europe fédérale. Si on considère que le pouvoir politique de l'Empire romain a disparu depuis fort longtemps (en 1917-1918, du point de vue des successeurs revendiqués, ou en 1453, du point de vue des successeurs directs) alors que son pouvoir monétaire a perduré, ce n'est sans doute pas une mauvaise stratégie...
La durabilité de la monnaie unique romaine, malgré toutes les vicissitudes, peut nous faire considérer sous un autre jour la tentative allemande de réussir l'unification (partielle) de l'Europe non par la force, comme sous Wilhelm II (ce qui avait été salué par Spengler dans Le Déclin de l'Occident) ou Hitler, mais par la monnaie. L'Allemagne semble vouloir marcher dans le sens d'une Europe fédérale. Si on considère que le pouvoir politique de l'Empire romain a disparu depuis fort longtemps (en 1917-1918, du point de vue des successeurs revendiqués, ou en 1453, du point de vue des successeurs directs) alors que son pouvoir monétaire a perduré, ce n'est sans doute pas une mauvaise stratégie...
Libellés : Histoire