2011-02-27

 

Avant le Big Bang

Nos vies sont bornées dans le temps, mais ce serait triste que l'Univers aussi ne soit pas éternel.

La pensée humaine rechigne à croire que l'Univers puisse être commensurable, que ce soit dans l'espace ou dans le temps. Treize ou quatorze milliards d'années, c'est trop peu de temps depuis le Big Bang. En dollars, la somme équivalente achèterait à peine une réfection complète des routes du Québec... Et même si l'avenir est plus long, et même si la fin des temps est plus éloignée, c'est encore trop peu.

Jadis, les philosophes ont imaginé un cosmos éternel, pur et immuable au-delà de la sphère sublunaire. Jadis, les croyants ont imaginé une divinité éternelle et immuable, qui pouvait créer un monde vieux de quelques milliers d'années au besoin, mais qui demeurait sans fin et sans commencement. Jadis, les plus imaginatifs ont fait sauter les notions de fin et de commencement en postulant des univers cycliques, renaissant comme le phénix de leurs cendres...

Aujourd'hui encore, nous refusons que l'Univers soit mortel. La preuve, c'est que, l'an dernier, Roger Penrose a proposé (ce qu'on retrouve sous une autre forme, il me semble, dans Suprématie) qu'il était possible de discerner dans la structure du bruit de fond cosmique des vestiges de l'Univers qui aurait précédé le nôtre. Et deux Univers, c'est tout de suite égal à une infinité d'Univers.

À condition de ne pas croire à des structures observables purement aléatoires...

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Comments:
C'est une question qui m'a toujours fasciné. Si l'univers est mortel, il reste quoi après. L'univers se situe où?

J'en parlais justement sur mon blogue, dans cet article:
Concevoir le néant.
Est-ce à ce niveau que notre imagination atteint sa limite? L'impossibilité d'imaginer ce qu'il y a de plus grand que l'univers? Ou bien est-ce justement la limite de notre imagination qui nous impose à penser qu'il doit y avoir autre chose plus grand que l'univers. Selon la théorie inflationniste, l'univers grandirait non pas en remplissant un vide mais se créerait un espace en se dilatant. Très difficile pour moi à imaginer, mais au combien intéressant.

Sans compte la théorie des cordes et membranes qui semble suggérer de multiple dimensions qui entreraient en collision pour former d'autre univers.

Bref, il y a de quoi inventer tout plein d'histoires là-dessus.
 
bonjour,
création d'un blog sans concession sur l'art, bienvenue.
 
@ François Lambert : C'est toute la difficulté de penser aux choses échappant à notre expérience. Et si l'Univers était strictement équivalent à ce que recouvre le terme « où » ? C'est une des possibilités envisagées par la physique moderne. Quand nous voulons que l'Univers existe en un lieu plus large, nous ressemblons à un poisson n'arrivant pas à comprendre comment il peut exister des êtres vivants sur terre, en l'absence d'eau.

On peut comprendre de manière abstraite, mais je ne crois qu'on puisse se figurer le néant. Pour les Grecs anciens, c'était d'ailleurs un grand défi de compréhension que les transitions entre l'inexistence et l'existence, et l'existence et l'inexistence.

Cela dit, il y a effectivement des théories qui suggèrent que notre univers n'est pas le seul de son espèce, mais cela ne fait que repousser la question des limites du méta-Univers qui contiendraient tous ces univers. Ou non...

Bref, en attendant des preuves et signes tangibles, on peut se demander si ce ne sont pas nos prédilections psychologiques qui nous inclinent en faveur de telle ou telle théorie...
 
@Dies irae : je précise qu'il s'agit du blogue Ex Abrupto.
 
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