2009-06-16

 

La science-fiction dans le New York Times

Aujourd'hui, un blogue du New York Times signale un blogue du Guardian qui chante les louanges de l'inventivité langagière de la science-fiction et affirme sans ambages : « If you measure the health of literature by its impact on language, than there's no genre in better condition than SF ».

Le journaliste du Guardian s'étonne de l'influence de la science-fiction sur le vocabulaire de l'anglais usuel du XXIe s., mais il a sans doute encore plus raison de se poser des questions sur la stérilité langagière de la littérature générale. Car, la science-fiction n'est pas la seule source de nouveaux mots et de nouvelles expressions; le journalisme et les médias de masse (internet inclus) continuent à engendrer ou adopter de nouvelles locutions (« going postal », « anorak » au sens d'otaku ou de « wonk », « agony aunt », par exemple). Mais si la littérature générale n'est plus une source, cela confirmerait un soupçon répandu chez les fans de sf, qui sont depuis longtemps convaincus que la littérature générale n'est plus en prise sur le monde actuel.

De ce point de vue, les linguistes québécois (comme Jean-Claude Guédon, accoucheur du néologisme « courriel ») mériteraient d'être des auteurs de science-fiction. Par contre, la culture en France rechigne depuis longtemps à une telle inventivité, ce qui pourrait expliquer tout à la fois ses réticences face à la science-fiction et ses timidités en matière d'innovation technologique.

Comments:
Je ne peux pas m'empecher de commenter: effectivement la France est reticente a la SF (sujets qui passent largement pour "para-litteraires", qu'on laise meme passer avec condescendance), mais ce n'est pas le cas de la technologie. La France avait, faut-il le rapeller, invente son propre "internet" a l'echelle nationale, bien avant tout le monde (1 voir 2 decennies?): j'ai nomme le Minitel, qui existe bien encore de nos jours. Que dire encore de la carte a puce, qui commence a peine a apparaitre sur nos cartes bancaires au Canada, mais dont tout le monde est muni la-bas depuis 25 ans... Bon et je passe le train le plus rapide du monde ou la "Free Box"...

C'est bien dommage pour la SF Fraqncaise, ca elle nous a donne quand-meme Alain Damasio et sa "Horde du Contrevent", qui, je treouve, est un apport litteraire enorme...
 
Je suis assez vieux pour me souvenir du Minitel. Et de Telidon, au Canada. (Il y avait des postes Telidon — NABU? — à mon école secondaire et dans plusieurs endroits publics d'Ottawa durant la seconde moitié des années 80.) Mais l'Internet au sens propre est une invention anglo-étatsunienne des années 60 et 70. Malgré quelques apports français (du groupe Cyclades, si je me souviens bien), c'était longtemps avant Minitel.

Toutefois, quand je parle d'innovation, j'emploie le mot dans un sens bien particulier, qui relève du jargon économique et qui désigne non seulement l'invention technique proprement dite mais aussi son développement et sa mise en marché sous la forme de produits vendables — et vendeurs. Or, il existe de nombreux statistiques indiquant que la France, quand l'État ne s'en mêle pas (comme dans le cas du TGV, du Minitel, voire d'Airbus et d'Ariane, etc.), n'est pas un pays qui excelle dans la transition du labo au supermarché.
 
Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?