2009-05-03
Les justiciers modernes
Relire les aventures du Saint (je parle bien du personnage de Leslie Charteris) produit un effet curieux. D'une part, quand les méchants sont des marchands d'armes, on retrouve une des cibles préférées des intrigues modernes, où les militaires ont souvent le mauvais rôle (comme dans X-Men Origins: Wolverine). D'autre part, quand il s'agit de punir des escrocs et des exploiteurs, on a soudain la perception d'un manque.
La fiction populaire a changé. Les héros d'antan — le Saint et même Tarzan — étaient des humains ordinaires, et leurs antagonistes, dans la plupart des cas, étaient également des êtres en chair et en os, dotés tout au plus d'une grande intelligence et d'un manque complet de scrupules. De nos jours, Indiana Jones peut survivre à une explosion atomique et Wolverine se mesure à des mutants comme lui. La réalité ordinaire ne suffit plus. Depuis que les gens ont oublié ce que c'est que de marcher des jours durant, de remonter des rivières, de braver la chaleur et la froidure, de recevoir un coup de poing et d'en donner, il leur faut aujourd'hui des prodiges et des créatures fantastiques pour s'émerveiller ou s'effrayer.
Mais les héros d'antan avaient aussi des causes à défendre, d'où ce surnom de justiciers qui revenait souvent. Le Saint s'en prenait aux trafiquants de drogues, aux politiciens véreux, aux escrocs, aux maîtres-chanteurs, aux affairistes corrompus, aux marchands d'armes, à la traite des blanches... De nos jours, on ne s'offusquera de la traite des blanches que si une Occidentale jeune, jolie et blanche risque d'en être victime (comme dans Taken) tandis que les victimes de pays pauvres ne comptent pas. Les marchands d'armes? Ils sont des superhéros. Les politiciens véreux? Ils sont au Parlement britannique. Et les escrocs comme Bernie Madoff sont soupçonnés par plusieurs de travailler sur Wall Street sans trop avoir à se soucier de la justice...
Pendant ce temps, on jette en pâture aux superhéros des institutions (l'armée, le gouvernement), des organisations terroristes et des conspirations commerciales (comme dans le dernier Bond) qui sont généralement très éloignés des crimes ordinaires qui affectent la plupart des citoyens. Ou qui affecte les économies de la planète...
La fiction populaire a changé. Les héros d'antan — le Saint et même Tarzan — étaient des humains ordinaires, et leurs antagonistes, dans la plupart des cas, étaient également des êtres en chair et en os, dotés tout au plus d'une grande intelligence et d'un manque complet de scrupules. De nos jours, Indiana Jones peut survivre à une explosion atomique et Wolverine se mesure à des mutants comme lui. La réalité ordinaire ne suffit plus. Depuis que les gens ont oublié ce que c'est que de marcher des jours durant, de remonter des rivières, de braver la chaleur et la froidure, de recevoir un coup de poing et d'en donner, il leur faut aujourd'hui des prodiges et des créatures fantastiques pour s'émerveiller ou s'effrayer.
Mais les héros d'antan avaient aussi des causes à défendre, d'où ce surnom de justiciers qui revenait souvent. Le Saint s'en prenait aux trafiquants de drogues, aux politiciens véreux, aux escrocs, aux maîtres-chanteurs, aux affairistes corrompus, aux marchands d'armes, à la traite des blanches... De nos jours, on ne s'offusquera de la traite des blanches que si une Occidentale jeune, jolie et blanche risque d'en être victime (comme dans Taken) tandis que les victimes de pays pauvres ne comptent pas. Les marchands d'armes? Ils sont des superhéros. Les politiciens véreux? Ils sont au Parlement britannique. Et les escrocs comme Bernie Madoff sont soupçonnés par plusieurs de travailler sur Wall Street sans trop avoir à se soucier de la justice...
Pendant ce temps, on jette en pâture aux superhéros des institutions (l'armée, le gouvernement), des organisations terroristes et des conspirations commerciales (comme dans le dernier Bond) qui sont généralement très éloignés des crimes ordinaires qui affectent la plupart des citoyens. Ou qui affecte les économies de la planète...
Libellés : Réflexion
