2008-09-23
La science-fiction, l'art du décathlon
Dans le sillage d'un été olympique, j'ai envie d'adopter une nouvelle métaphore pour comprendre l'art de l'auteur de science-fiction.
Celui-ci est un décathlonien.
Contrairement à l'athlète qui excelle dans une seule épreuve ou dans un seul genre d'épreuve (la course de 100 à 1500 mètres, le lancer du disque, du poids ou du javelot, le saut en longueur, en hauteur ou à la perche), le décathlonien ne domine aucune catégorie d'épreuves, mais il a maîtrisé les éléments de plusieurs épreuves. Pour gagner, il doit se montrer plus qu'ordinaire dans les épreuves du décathlon et se montrer à la hauteur des athlètes accomplis dans ces épreuves. Il ne battra jamais un champion dans l'épreuve de prédilection de celui-ci. Par contre, le champion risque d'être à peine plus qu'ordinaire dans les autres épreuves de sa catégorie et plus ou moins médiocre dans les épreuves hors de sa catégorie.
Pareillement, l'auteur de science-fiction doit maîtriser bien plus que l'écriture et la psychologie humaine dans des cadres qu'il connaît personnellement. Pour signer une histoire de science-fiction réussie, il ne peut pas se contenter de déguiser un épisode de sa vie en livrant le fruit de ses observations et de ses réflexions sur les vérités de la condition humaine.
Outre son expérience de la vie, l'auteur de science-fiction doit également avoir développé une théorie du fonctionnement des sociétés dans plus d'un contexte; que cette théorie soit erronée ou incomplète, elle doit convaincre le lecteur. Et quelle que soit cette théorie, il doit se montrer suffisamment documenté pour ne pas commettre d'erreurs grossières en expliquant une société différente à ses lecteurs. En général, la science-fiction inclut aussi des nouveautés que l'auteur extrapole en fonction de sa connaissance des sciences et des techniques. Dans ces domaines, l'auteur doit se montrer au moins aussi bien informé que ceux de ses lecteurs qui les maîtrisent en tant que professionnels. Ainsi, à l'instar du décathlonien qui se distingue dans plusieurs épreuves, il doit être un bon écrivain et un bon psychologue, mais aussi un bon recherchiste, capable d'assimiler et de synthétiser les acquis de domaines allant de l'astronomie et de la criminologie à la physique et à la sociologie.
Du coup, il sera rarement un styliste hors-pair ou un de ces gens capables d'ouvrir une fenêtre sur les tréfonds de l'âme humaine. Mais il en saura beaucoup plus long que le styliste ou le psychologue sur le reste du monde et sur son fonctionnement.
À condition d'avoir relevé le défi de devenir décathlonien, évidemment!
Celui-ci est un décathlonien.
Contrairement à l'athlète qui excelle dans une seule épreuve ou dans un seul genre d'épreuve (la course de 100 à 1500 mètres, le lancer du disque, du poids ou du javelot, le saut en longueur, en hauteur ou à la perche), le décathlonien ne domine aucune catégorie d'épreuves, mais il a maîtrisé les éléments de plusieurs épreuves. Pour gagner, il doit se montrer plus qu'ordinaire dans les épreuves du décathlon et se montrer à la hauteur des athlètes accomplis dans ces épreuves. Il ne battra jamais un champion dans l'épreuve de prédilection de celui-ci. Par contre, le champion risque d'être à peine plus qu'ordinaire dans les autres épreuves de sa catégorie et plus ou moins médiocre dans les épreuves hors de sa catégorie.
Pareillement, l'auteur de science-fiction doit maîtriser bien plus que l'écriture et la psychologie humaine dans des cadres qu'il connaît personnellement. Pour signer une histoire de science-fiction réussie, il ne peut pas se contenter de déguiser un épisode de sa vie en livrant le fruit de ses observations et de ses réflexions sur les vérités de la condition humaine.
Outre son expérience de la vie, l'auteur de science-fiction doit également avoir développé une théorie du fonctionnement des sociétés dans plus d'un contexte; que cette théorie soit erronée ou incomplète, elle doit convaincre le lecteur. Et quelle que soit cette théorie, il doit se montrer suffisamment documenté pour ne pas commettre d'erreurs grossières en expliquant une société différente à ses lecteurs. En général, la science-fiction inclut aussi des nouveautés que l'auteur extrapole en fonction de sa connaissance des sciences et des techniques. Dans ces domaines, l'auteur doit se montrer au moins aussi bien informé que ceux de ses lecteurs qui les maîtrisent en tant que professionnels. Ainsi, à l'instar du décathlonien qui se distingue dans plusieurs épreuves, il doit être un bon écrivain et un bon psychologue, mais aussi un bon recherchiste, capable d'assimiler et de synthétiser les acquis de domaines allant de l'astronomie et de la criminologie à la physique et à la sociologie.
Du coup, il sera rarement un styliste hors-pair ou un de ces gens capables d'ouvrir une fenêtre sur les tréfonds de l'âme humaine. Mais il en saura beaucoup plus long que le styliste ou le psychologue sur le reste du monde et sur son fonctionnement.
À condition d'avoir relevé le défi de devenir décathlonien, évidemment!
Libellés : Arts, Réflexion, Science-fiction
Comments:
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En autant que tu gardes à l'esprit que les médias ne s'intéressent pas à la stricte compétence. Il est préférable d'être une nageuse unijambiste qu'un décathlonien pour être invité à Tout le monde en parle!
Joël Champetier
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Joël Champetier
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