2006-09-17
La moitié de l'obole
Le quart d'un penny anglais est une unité monétaire qui existait encore récemment, sous la forme du farthing. En France, le penny correspond à l'ancien denier. Les subdivisions du denier sont quelque peu oubliées, mais un denier valait deux oboles et, il y a fort longtemps, l'obole valait deux pites. Ainsi, le halfpenny anglais correspondait à l'ancienne obole et le farthing au pite...
Mais Farthing est aussi le nom d'un nouveau roman uchronique de Jo Walton, qui avait organisé à Montréal un petit lancement sous la forme d'un mini-congrès de deux jours tenu à l'Hôtel Doubletree Plaza.
Ce fut l'occasion d'entendre parler de littérature et de fantasy, de croiser des connaissances et des amis (Laurent McAllister, Grimmwire, le Petit Alexandre, le Grand Chloré, PNH et la Kifophile en personne, bien sûr), mais aussi de faire la connaissance de gens intéressants (Cenk Gokce que j'avais précédemment croisé à la Worldcon de Baltimore, je crois; Louise Mallory; Co Hoedman et sa femme, etc.).
Quelques idées intéressantes sont sorties des discussions auxquelles j'ai pu assister. (Et si un voyageur temporel retournait à Our en Chaldée pour éliminer Abraham, étouffant ainsi dans l'œuf les trois religions monothéistes d'un seul coup?)
On a aussi fait remarquer à la même occasion que les points de divergence des uchronies tendent à libérer presque immanquablement des dirigeables ou des zeppelins qui emplissent soudain le ciel de ces univers...
Quant au roman de Walton, que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire (il n'était pas en vente durant l'événement), il m'a l'air fort intéressant. Il combine le roman policier anglais classique (genre Christie, Dorothy Sayers, etc.) et une uchronie politique particulièrement acérée puisque les élites britanniques ont choisi de pactiser avec Hitler et de faire la paix. D'habitude, j'ai tendance à objecter au filon apparemment inépuisable des uchronies qui permettent la victoire du Sud (lors de la Guerre de Sécession) ou des Nazis (dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale), et qui ont pour résultat de confirmer subliminalement que nous vivons dans le meilleur des mondes.
Quand on se rappelle que ce meilleur des mondes possibles est aussi celui de la Shoah, on peut trouver ça un peu fort. Un peu Candide, quoi... Peu d'uchronistes ont eu l'audace de dépeindre une uchronie qui serait plus désirable que notre monde. Même Renouvier finit par évoquer des persécutions catholiques, il me semble.
Toutefois, le roman de Walton pourrait échapper à cette objection, car il semblerait qu'elle ramène le lecteur à notre présent et à notre actualité de manière à demander si cette uchronie, au lieu d'être moins désirable que notre monde, ne lui est pas exactement équivalente?
Bref, je suis curieux.
Mais Farthing est aussi le nom d'un nouveau roman uchronique de Jo Walton, qui avait organisé à Montréal un petit lancement sous la forme d'un mini-congrès de deux jours tenu à l'Hôtel Doubletree Plaza.
Ce fut l'occasion d'entendre parler de littérature et de fantasy, de croiser des connaissances et des amis (Laurent McAllister, Grimmwire, le Petit Alexandre, le Grand Chloré, PNH et la Kifophile en personne, bien sûr), mais aussi de faire la connaissance de gens intéressants (Cenk Gokce que j'avais précédemment croisé à la Worldcon de Baltimore, je crois; Louise Mallory; Co Hoedman et sa femme, etc.).
Quelques idées intéressantes sont sorties des discussions auxquelles j'ai pu assister. (Et si un voyageur temporel retournait à Our en Chaldée pour éliminer Abraham, étouffant ainsi dans l'œuf les trois religions monothéistes d'un seul coup?)
On a aussi fait remarquer à la même occasion que les points de divergence des uchronies tendent à libérer presque immanquablement des dirigeables ou des zeppelins qui emplissent soudain le ciel de ces univers...
Quant au roman de Walton, que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire (il n'était pas en vente durant l'événement), il m'a l'air fort intéressant. Il combine le roman policier anglais classique (genre Christie, Dorothy Sayers, etc.) et une uchronie politique particulièrement acérée puisque les élites britanniques ont choisi de pactiser avec Hitler et de faire la paix. D'habitude, j'ai tendance à objecter au filon apparemment inépuisable des uchronies qui permettent la victoire du Sud (lors de la Guerre de Sécession) ou des Nazis (dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale), et qui ont pour résultat de confirmer subliminalement que nous vivons dans le meilleur des mondes.
Quand on se rappelle que ce meilleur des mondes possibles est aussi celui de la Shoah, on peut trouver ça un peu fort. Un peu Candide, quoi... Peu d'uchronistes ont eu l'audace de dépeindre une uchronie qui serait plus désirable que notre monde. Même Renouvier finit par évoquer des persécutions catholiques, il me semble.
Toutefois, le roman de Walton pourrait échapper à cette objection, car il semblerait qu'elle ramène le lecteur à notre présent et à notre actualité de manière à demander si cette uchronie, au lieu d'être moins désirable que notre monde, ne lui est pas exactement équivalente?
Bref, je suis curieux.
Libellés : Montréal, Science-fiction