2006-01-26
Les jours noirs de la NASA
Le 26 janvier est devenu le jour du souvenir de la NASA. L'administrateur actuel de l'agence, Michael Griffin, a signé aujourd'hui un communiqué anticipant une série de tristes anniversaires.
Le 27 janvier 1967, l'équipage de ce qui aurait sans doute été le vol de la mission Apollo 1 s'entraîne dans une capsule de la base de Cap Kennedy. La porte de la capsule ouvre vers l'intérieur et l'habitacle est rempli d'oxygène pur. Quand un fil exposé met le feu à un conduit d'éthylène glycol, l'incendie se propage avec une rapidité fulgurante et les gaz dégagés par la combustion de matériaux inflammables exercent une telle pression sur la porte qu'elle ne peut pas être ouverte de l'intérieur. Trois hommes périssent : Virgil Grissom, Edward H. White et Roger Chaffee.
Le 28 janvier 1986, il y aura vingt ans samedi, la navette Challenger décollait de la base de Cap Cañaveral. Cinquante-neuf secondes plus tard, une fuite du carburant de la fusée d'appoint allait entraîner en quatorze secondes l'éclatement de l'assemblage complexe de la navette, du réservoir principal et des deux fusées d'appoint. La navette proprement dite, soumise à des forces excessives, se casse en deux. L'arrière de la navette est détruite dans une boule de feu massive résultant de la déflagration du réservoir principal. Les deux fusées d'appoint, qui sont plus solides, se détachent et poursuivent sur leur lancée, suivant des trajectoires erratiques avant d'être détruites par une commande radio qui déclenche une explosion interne. L'avant de la navette échappe à la boule de feu et retombe vers l'océan en chute libre. La chute dure deux minutes, durant lesquelles au moins deux des astronautes ont eu le temps de déclencher une pièce d'équipement les fournissant en oxygène. Mais la dépressurisation brutale a sans doute entraîné une perte de conscience rapide et la rencontre avec l'océan une mort définitive. Cinq hommes et deux femmes périssent : Francis Scobee, Michael J. Smith, Judith Resnik, Ellison Onizuka, Ronald McNair, Gregory Jarvis et Christa McAuliffe.
Ce jour-là, j'étais à l'école secondaire Louis-Riel. Je n'étais sans doute pas en classe. En train de lire ou d'étudier dans la bibliothèque, peut-être? Mais je me souviens que l'assistant du ou de la bibliothécaire a rassemblé plusieurs étudiants dans un local attenant où il y avait une télévision. Et c'est ainsi que j'ai vu jouer et rejouer à l'écran la destruction de la navette. La réception n'était pas très bonne et, comme plusieurs l'ont fait remarquer, la traînée de nuées blanches dessinée en plein ciel n'avait en rien l'air meurtrier. Mais si les commentateurs ont exprimé quelque espoir de retrouver des survivants, cela n'a pas duré.
Il y a dix ans environ, j'ai visité la stèle dressée en leur honneur dans le cimetière d'Arlington, en bordure de Washington.
Et le 1er février 2003, la navette Columbia a quitté l'orbite pour rallier la base de Cap Cañaveral. Même si quelques personnes redoutaient le pire, la catastrophe a pris tout le monde par surprise. Les débris égrenés dans le sillage de la navette et les données aberrantes fournies par la télémétrie sont passés inaperçus. Mais, tout ce temps, la brèche crée dans une aile par le choc d'un morceau de mousse isolante détaché du réservoir principal s'agrandissait en laissant pénétrer à l'intérieur du fuselage des gaz surchauffés. En quelques instants, l'aile s'est désintégrée et la navette aussi, rayant le ciel matinal du Texas de traits enflammés rappelant un cortège d'étoiles filantes, petites et grosses. Cinq hommes et deux femmes périssent : Rick D. Husband, William C. McCool, Michael P. Anderson, Ilan Ramon, Kalpana Chawla, David M. Brown et Laurel Clark.
La navette Columbia avait complété le premier vol d'une navette le 14 avril 1981. À l'école intermédiaire Pauline-Vanier, on avait rassemblé une classe ou plusieurs pour laisser les étudiants assister à l'atterrissage à la télévision. J'étais là, rêveur. Cela fera bientôt vingt-cinq ans...
Le 27 janvier 1967, l'équipage de ce qui aurait sans doute été le vol de la mission Apollo 1 s'entraîne dans une capsule de la base de Cap Kennedy. La porte de la capsule ouvre vers l'intérieur et l'habitacle est rempli d'oxygène pur. Quand un fil exposé met le feu à un conduit d'éthylène glycol, l'incendie se propage avec une rapidité fulgurante et les gaz dégagés par la combustion de matériaux inflammables exercent une telle pression sur la porte qu'elle ne peut pas être ouverte de l'intérieur. Trois hommes périssent : Virgil Grissom, Edward H. White et Roger Chaffee.
Le 28 janvier 1986, il y aura vingt ans samedi, la navette Challenger décollait de la base de Cap Cañaveral. Cinquante-neuf secondes plus tard, une fuite du carburant de la fusée d'appoint allait entraîner en quatorze secondes l'éclatement de l'assemblage complexe de la navette, du réservoir principal et des deux fusées d'appoint. La navette proprement dite, soumise à des forces excessives, se casse en deux. L'arrière de la navette est détruite dans une boule de feu massive résultant de la déflagration du réservoir principal. Les deux fusées d'appoint, qui sont plus solides, se détachent et poursuivent sur leur lancée, suivant des trajectoires erratiques avant d'être détruites par une commande radio qui déclenche une explosion interne. L'avant de la navette échappe à la boule de feu et retombe vers l'océan en chute libre. La chute dure deux minutes, durant lesquelles au moins deux des astronautes ont eu le temps de déclencher une pièce d'équipement les fournissant en oxygène. Mais la dépressurisation brutale a sans doute entraîné une perte de conscience rapide et la rencontre avec l'océan une mort définitive. Cinq hommes et deux femmes périssent : Francis Scobee, Michael J. Smith, Judith Resnik, Ellison Onizuka, Ronald McNair, Gregory Jarvis et Christa McAuliffe.
Ce jour-là, j'étais à l'école secondaire Louis-Riel. Je n'étais sans doute pas en classe. En train de lire ou d'étudier dans la bibliothèque, peut-être? Mais je me souviens que l'assistant du ou de la bibliothécaire a rassemblé plusieurs étudiants dans un local attenant où il y avait une télévision. Et c'est ainsi que j'ai vu jouer et rejouer à l'écran la destruction de la navette. La réception n'était pas très bonne et, comme plusieurs l'ont fait remarquer, la traînée de nuées blanches dessinée en plein ciel n'avait en rien l'air meurtrier. Mais si les commentateurs ont exprimé quelque espoir de retrouver des survivants, cela n'a pas duré.
Il y a dix ans environ, j'ai visité la stèle dressée en leur honneur dans le cimetière d'Arlington, en bordure de Washington.
Et le 1er février 2003, la navette Columbia a quitté l'orbite pour rallier la base de Cap Cañaveral. Même si quelques personnes redoutaient le pire, la catastrophe a pris tout le monde par surprise. Les débris égrenés dans le sillage de la navette et les données aberrantes fournies par la télémétrie sont passés inaperçus. Mais, tout ce temps, la brèche crée dans une aile par le choc d'un morceau de mousse isolante détaché du réservoir principal s'agrandissait en laissant pénétrer à l'intérieur du fuselage des gaz surchauffés. En quelques instants, l'aile s'est désintégrée et la navette aussi, rayant le ciel matinal du Texas de traits enflammés rappelant un cortège d'étoiles filantes, petites et grosses. Cinq hommes et deux femmes périssent : Rick D. Husband, William C. McCool, Michael P. Anderson, Ilan Ramon, Kalpana Chawla, David M. Brown et Laurel Clark.
La navette Columbia avait complété le premier vol d'une navette le 14 avril 1981. À l'école intermédiaire Pauline-Vanier, on avait rassemblé une classe ou plusieurs pour laisser les étudiants assister à l'atterrissage à la télévision. J'étais là, rêveur. Cela fera bientôt vingt-cinq ans...