2010-04-26

 

Les finalistes pour le Prix Jacques-Brossard 2010

Selon le site du Prix Jacques-Brossard, les finalistes pour l'édition 2010 sont désormais connus : il s'agit de Joël Champetier, Martine Desjardins et Yves Meynard. L'annonce officielle les présente ainsi :

« Le prix Jacques-Brossard 2010 sera attribué le 15 mai prochain, à l’occasion du congrès Boréal qui a lieu cette année à Québec. Le jury a fait connaître le nom des trois finalistes. Il s’agit de Joël Champetier pour son roman de fantasy Le mystère des Sylvaneaux (Éditions Alire), de Martine Desjardins pour son roman fantastique Maleficium (Éditions Alto) et d’Yves Meynard, pour son recueil de nouvelles de science-fiction L’enfant des mondes assoupis (Éditions Alire). »

Le Prix Jacques-Brossard sera sans doute remis sur les lieux du congrès Boréal, le 15 mai prochain, à 16h30, au cégep de Sainte-Foy.

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2010-04-20

 

OGM, mission accomplie

Aux États-Unis, un nouveau rapport examine l'effet de l'adoption de semences génétiquement modifiées sur l'agriculture du pays. Ce rapport, The Impact of Genetically Engineered Crops on Farm Sustainability in the United States, peut-être lu ou acheté sur ce site. Le résumé annonce la couleur : « To date, crops with traits that provide resistance to some herbicides and to specific insect pests have benefited adopting farmers by reducing crop losses to insect damage, by increasing flexibility in time management, and by facilitating the use of more environmentally friendly pesticides and tillage practices. »

Ceci résume bien les conclusions présentées dans le cinquième chapitre, en commençant par un constat qui en dit plus long qu'on pourrait le croire : « The evidence shows that the planting of GE crops has largely resulted in less adverse or equivalent effects on the farm environment compared with the conventional non-GE systems that GE crops replaced. A key improvement has been the change to pesticide regimens that apply less pesticide or that use pesticide with lower toxicity to the environment but that have more consistent efficacy than conventional pesticide regimens used on non-GE versions of the crops. In the first phase of use, herbicide-resistant (HR) crops have been associated with an increased use of conservation tillage, in particular no-till methods, that can improve water quality and enhance soil-quality characteristics. »

De fait, il faut se rappeler que les OGM ont été développés en grande partie parce que l'agriculture industrielle de l'après-Seconde Guerre mondiale montrait des signes d'essoufflement : l'utilisation massive de pesticides et d'engrais était non seulement de plus en plus coûteuse (eu égard à l'apparition d'espèces tolérantes ou résistantes exigeant des doses plus élevées, des applications répétées, des pesticides améliorés ou des refuges), mais elle avait aussi des impacts de moins en moins acceptables sur l'environnement naturel. L'invention des OGM devait d'abord réduire la facture des fermiers — et non rétablir une agriculture édénique... Étant donné les investissements consentis, il ne faut pas se surprendre que l'objectif ait été atteint.

Pour l'instant, du moins...

Car le rapport note aussi que les gains observés seront peut-être éphémères. Comme je le signalais récemment, la sélection darwinienne continue à faire merveille. Et si l'agriculture avec des OGM engendre des résistances dans des pays comme l'Inde et la Chine, le même souci persiste aussi aux États-Unis, malgré les mesures (entretien de refuges) qui sont plus ou moins bien suivies par les agriculteurs. C'est le constat suivant dans le même chapitre : « At least one potential environmental risk associated with the first phase of GE crops has surfaced: some adopters of GE crops rely heavily on a single pesticide to control targeted pests, and this leads to a buildup of pest resistance regardless of whether GE crops or non-GE crops are involved. The governmental regulation of GE Bt crops through refuge requirements seems to have proved effective in delaying buildup of insect resistance with two reported exceptions, which have not had major consequences in the United States. Grower decisions to use repeated applications of particular herbicides to some HR crops have led, in some documented cases, to evolved herbicide-resistance problems and shifts in the weed community. In contrast with Bt-crop refuge requirements, no public or private mechanisms for delaying weed resistance have been extensively implemented. If the herbicide-resistance problem is not addressed soon, farmers may increasingly return to herbicides that were used before the adoption of HR crops. Tillage could increase as a pest-management tactic as well. »

D'autres inquiétudes ne génèrent pas la même inquiétude. Le rapport ne s'en fait pas trop pour les fermiers qui se plaignent de la contamination de leurs plantes par du pollen provenant d'organismes génétiquement modifiés ou de la perte de contrôle de leurs semences désormais vendues sous brevet. Le constat suivant est plutôt lénifiant, à première vue : « The potential for gene flow via cross-pollination between current major GE crops and wild or weedy relatives is limited to cotton in small spatial scales in the United States because the other major GE crops have no native relatives. (...) Gene flow (i.e., the adventitious presence) of legal GE traits in non-GE crops and derived products remains a serious concern for farmers whose market access depends on adhering to strict non-GE standards. It would appear that the resolution of the issue may require the establishment of enforceable thresholds for the presence of GE material in non-GE crops that do not impose excessive costs on growers and the marketing system. »

Évidemment, ce constat rassurant ne concerne que les États-Unis, et non les autres pays ou contextes où les OGM auraient des cousins dans la nature, ou des congénères jamais modifiés.

Bref, jusqu'à maintenant, les OGM ont représenté une extension de l'agriculture à base de pesticides, avec tout ce que cela comporte de positif et de négatif. Augmentation des rendements mais contrôle accru des compagnies commerciales. Réduction des impacts environnementaux mais sans garantie de durée. (Quant aux soucis d'impacts sur la santé humaine, ils restent essentiellement hypothétiques.)

L'agriculture reste centrée sur le rendement commercial, sans autre souci que la baisse des coûts et l'augmentation des profits. À cet égard, les OGM ont fait le boulot qu'on attendait d'eux. Mais si on ne peut pas leur imputer toutes les faiblesses d'un système axé sur le raccourcissement de la chaîne qui va du champ à la tablette de supermarché; ils n'en constituent qu'un maillon et rien n'interdit de penser qu'on pourrait forger une chaîne différente où ils entreraient également...

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2010-04-19

 

La science au secours de la SF

Deux nouvelles récentes permettront aux auteurs de space-opéra de continuer à imaginer des aventures ébouriffantes à l'échelle des galaxies, et même des univers.

Par exemple, l'observation des raies spectroscopiques associées au calcium dans la lumière provenant des naines blanches suggère, selon l'astronome J. Farihi et ses collaborateurs, qu'environ 3,5% des étoiles similaires au Soleil auraient eu une planète rocheuse (donc, tellurique, donc semblable à la Terre) comme compagne. C'est un autre terme de l'équation de Drake qui se précise, et celui-ci laisse supposer qu'il y aurait des centaines de milliers, voire des millions de planètes semblables à la Terre dans la Galaxie.

Et pour qui a lu Suprématie de Laurent McAllister, la théorie de Nikodem Poplawski selon laquelle notre Univers serait né d'un trou de ver généré dans un autre univers n'aura rien de surprenant ou choquant. Même s'il faudra attendre la suite des aventures du Harfang pour en savoir plus sur les origines de l'univers de Suprématie...

Et c'est sans parler de la fabrication, rapportée dans le numéro de Science du 16 avril 2010, par Ergin et ses collaborateurs d'un bouclier d'invisibilité... à l'échelle moléculaire. Comme quoi, il y en a même pour les fans de Star Trek ! (À condition qu'ils soient des nanites, bien entendu...)

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2010-04-17

 

Le retour de Can-Con

On m'annonce officiellement (car on m'avait déjà soufflé la nouvelleà Anticipation) la résurrection d'un congrès de science-fiction d'Ottawa, Can-Con, qui a connu une existence mouvementée pendant quelques années avant de fermer boutique mais qui a marqué la SFCF. Par exemple, c'est à Can-Con que les congrès Boréal sont nés une seconde fois, en 1995. La Bibliothèque nationale du Canada avait monté l'exposition « Visions d'autres mondes » et les organisateurs de Can-Con avaient cordialement invité les responsables de SFSF Boréal Inc. à planifier une programmation en français (incluant la remise des Prix Boréal) dans le cadre de leur congrès. Ce fut Boréal 12, renouant avec la tradition des congrès après une interruption de six ans. Ce fut un congrès mémorable, arrosé du vin sous étiquette de Can-Con, et le congrès montréalais Con*Cept nous offrit de renouveler l'expérience l'année suivante... Sauf erreur, Christian Sauvé découvrit les congrès de science-fiction à cette occasion (quelle responsabilité!).

C'est aussi dans le contexte d'un congrès Can-Con que j'avais négocié en partie la traduction en anglais et la publication du roman La Taupe et le dragon de Joël Champetier, qui allait devenir The Dragon's Eye chez Tor.

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2010-04-14

 

Plus qu'un mois...

... avant Boréal 2010.

Il est désormais possible de s'inscrire (la fiche d'inscription est disponible sur le site) et il commence à urger de s'occuper de son hébergement si on vient de l'extérieur de la ville de Québec.

Heureusement, il existe de nombreuses possibilités d'hébergement à prix modeste, dont l'Auberge de jeunesse internationale (qui occupe l'ancien foyer de l'Œuvre de protection des jeunes filles fondée par la Société des Filles du cœur de Marie, dans le Vieux-Québec, à l'adresse où demeura également l'artiste Charles Huot) et les résidences étudiantes de l'Université Laval, à distance de marche du Cégep de Sainte-Foy où a lieu le congrès.

Cette année, le congrès a pour thèmes conjoints la nouvelle (de science-fiction, etc.) et la SF de la ville de Québec. Les invités sont donc des nouvellistes émérites : Ted Chiang, Sylvie Lainé et Laurent McAllister.

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2010-04-13

 

V'là l'bon vent...

La revue Science signalait la semaine dernière la parution de cet article de Kempton et alii intitulé « Electric power from offshore wind via synoptic-scale interconnection ». De fait, il s'agit d'un article encourageant pour les partisans de l'énergie éolienne puisque les études sont parfois nettement moins positives. En utilisant un réseau de bouées météorologiques ancrées au large du littoral oriental des États-Unis, sur une distance de 2 500 km, les auteurs de l'article ont analysé le régime des vents sur cinq ans avant de modéliser quelle aurait été la production énergétique d'un réseau d'éoliennes placées sur les mêmes sites. La mauvaise nouvelle, c'est que cette production fluctue en dépit de l'effet de lissage de la répartition du réseau sur une zone plus grande que la plupart des grands systèmes météorologiques. La bonne nouvelle, c'est que ce lissage comble quand même les creux suffisamment pour que l'énergie éolienne ne fasse jamais complètement défaut.

Quelques conclusions des auteurs :

— au lieu de construire de nouvelles centrales hydroélectriques ou nucléaires destinées à compenser les fluctuations de la production éolienne dans une région circonscrite, il serait tout aussi payant de relier les éoliennes au sein d'un réseau plus grand;

— au lieu de rechercher systématiquement les sites les plus venteux, il y aurait avantage à analyser le régime des vents pour l'ensemble d'une région étendue;

— afin d'échantillonner des systèmes météorologiques différents, il faut disposer d'une étendue suffisante pour éviter d'aligner les éoliennes le long d'un axe nord-sud, car on risque alors de voir les éoliennes balayées simultanément par le même système frontal;

— ceci imposerait toutefois de créer des organisations dotées de l'autorité requise sur des régions plus vastes que les États individuels des États-Unis...

Ce qui devrait intéresser les grandes entités territoriales, comme le Texas ou le Québec, qui pourraient exploiter la superficie de leur territoire afin de générer de l'énergie éolienne de manière plus continue qu'ailleurs.

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2010-04-12

 

De l'équilibre entre l'innovation et l'imitation

Dans le numéro du 9 avril de la revue Science, un groupe composé de Luke Rendell et de plusieurs autres collaborateurs de Kevin Laland rapportait les résultats d'un tournoi bien particulier. Les concurrents étaient des logiciels informatiques incorporant des stratégies d'apprentissage dans le contexte de la théorie des jeux, de l'apprentissage social et de l'évolution culturelle. Il s'agissait de déterminer quelle était la stratégie comportementale la plus profitable. Les stratégies en lice pouvaient combiner l'utilisation des comportements acquis, l'imitation de modèles dans la communauté ou l'apprentissage individuel de nouveaux comportements, plus innovant mais procédant par tâtonnements.

Le tournoi a été remporté par Daniel Cownden et Timothy Lillicrap de l'Université Queen's à Kingston, dont la stratégie gagnante (baptisée discountmachine parce qu'elle estimait à presque rien la valeur des gains à venir comparés aux gains immédiats) avait recours presque exclusivement à l'utilisation des comportements acquis et à l'apprentissage par imitation. La journaliste Elizabeth Pennisi décrit ainsi la stratégie primée :

« That involved weighing how fast the environment will change—if it’s changing fast, then past social learning gets outdated quickly—and how good, and reliable, the payoffs for an action were. Based on that information, discountmachine decides whether to do what it already knows how to do, getting an immediate reward, or whether to see what someone else is doing and learn from them, in the hope of getting what might be a bigger reward later. »

Dans un tel cas, c'est fort tentant de généraliser et de conclure que le succès des stratégies basées sur l'imitation, loin devant celles faisant appel à l'apprentissage autonome, démontre qu'il est plus avantageux d'imiter ce qui se fait déjà ailleurs (parce que personne ne va opter pour un comportement improductif quand il a mieux dans sa manche) et de ne pas perdre trop de temps à apprendre ou à innover, en particulier si l'environnement est relativement stable. Ce qui pourrait suggérer que le conservatisme qui consiste à reproduire les idées et les normes des autres est souvent avantageux et qu'on a intérêt à ne pas trop investir dans l'apprentissage par soi-même. (Notons toutefois qu'il s'agit d'un résultat moyen et que l'innovation, de temps en temps, rapporte gros, au profit cependant d'une part de déchet importante.)

Un tel constat expliquerait pourquoi la science-fiction — ainsi que l'extrapolation futuriste en général — est condamnée à demeurer un champ d'intérêt minoritaire, qui n'attire que les individus plus enclins que les autres à parier sur l'apprentissage individuel. Sauf peut-être quand les temps et les circonstances changent si vite qu'imiter les comportements existants semble inadéquat. En même temps, les résultats de ce tournoi suggèrent qu'on a bien raison de dorloter l'innovation (au moyen de subsides au besoin) tout simplement parce que ce ne serait pas la voie empruntée en l'absence de telles aides...

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2010-04-08

 

La peur des autres

Une des grandes peurs vulgarisées par la science-fiction, c'est celle des autres, c'est-à-dire de la transformation de nos voisins et concitoyens en zombies, vampires, serial killers et autres barbares à la Mad Max prêts à nous égorger pour une bouchée de pain. L'homme privé de ses repères et des soutiens de la civilisation devient un primitif bestial, un loup pour l'homme, un animal féroce... Des auteurs anglais comme William Golding (Lord of the Flies) et J. G. Ballard (High Rise) ont tout particulièrement cultivé cette crainte de la régression — en réaction à l'effondrement de l'Empire britannique et des valeurs qu'il incarnait?

En fait, cette crainte s'enracine aussi au siècle dernier dans des expériences scientifiques sur les effets de la surpopulation et de l'entassement. Les expériences que John B. Calhoun a menées avec des rats à partir de 1947 ont entraîné des modifications fondamentales du comportements des rongeurs confinés dans un espace dont ils ne pouvaient pas s'échapper. Lorsque la densité de la population des rats dépassait un certain point, la coexistence forcée déclenchait une multitude de comportements jugés aberrants. Les historiens Edmund Ramsden et Jon Adams résument ainsi les observations de Calhoun qui eurent le plus d'influence sur la culture de son époque :

« Males became aggressive, some moving in groups, attacking females and the young. Mating behaviors were disrupted. Some males became exclusively homosexual. Others became pansexual and hypersexual, attempting to mount any rat they encountered. Mothers neglected their infants, first failing to construct proper nests, and then carelessly abandoning and even attacking their pups. In certain sections of the pens, infant mortality rose as high as 96%, the dead cannibalized by adults. Subordinate animals withdrew psychologically, surviving in a physical sense but at an immense psychological cost. They were the majority in the late phases of growth, existing as a vacant, huddled mass in the centre of the pens. Unable to breed, the population plummeted and did not recover. The crowded rodents had lost the ability to co-exist harmoniously, even after the population numbers once again fell to low levels. At a certain density, they had ceased to act like rats and mice, and the change was permanent. »

Il est effectivement difficile de ne pas succomber à une interprétation simpliste en remplaçant les rats par des humains et en cherchant les symptômes du surpeuplement dans les mégalopoles contemporaines. Les écrivains de science-fiction n'ont pas hésité à le faire, souvent au nom de la valeur d'avertissement de l'extrapolation. Par contre, les conclusions à tirer des premières expériences de Calhoun sont plus délicates. S'il faut juguler la croissance de la population, la peur des autres justifie-t-elle tous les recours possibles, jusqu'au génocide, comme dans La Suite du temps de Daniel Sernine? Ou bien, faut-il (comme Calhoun lui-même) rechercher de nouveaux modes de coexistence?

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2010-04-05

 

Jean-Louis Trudel au Salon du livre de Québec

Ou encore, il faudrait dire que Laurent McAllister visite le Salon du livre de Québec, car ce sera surtout à titre de représentant agréé du partenariat limité (strictement limité!) de Laurent McAllister...

Le vendredi 9 avril

11h-12h30 (Médiaspaul) : pour le roman jeunesse Le Maître des bourrasques et les autres livres de Laurent McAllister (mais sans ignorer ceux parus sous mon nom)

18h-19h (Bragelonne/DLM) : pour le roman de space-opéra Suprématie

Le samedi 10 avril

10h-12h (Bragelonne/DLM) : pour le roman de space-opéra Suprématie

17h-18h30 (Médiaspaul) : pour le roman jeunesse Le Maître des bourrasques, etc.

Le dimanche 11 avril

12h-13h (Alire) : pour le recueil Les Leçons de la cruauté

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2010-04-04

 

L'écume du temps qu'il fera

Pendant que des scientifiques se réunissaient en mars à Asilomar pour débattre de la régulation des interventions géo-climatiques, une nouvelle idée était lancée pour contrer le réchauffement climatique. En gros, il s'agirait de transformer les océans de la planète en... bains-tourbillons. (Mais personne n'a suggéré de faire appel à la compagnie Jacuzzi...)

Plus précisément, il s'agirait d'injecter des bulles microscopiques dans les eaux de surface des mers afin de les rendre plus brillantes (d'où le nom du concept, « Bright Water »), et donc plus réfléchissantes. En augmentant le nombre de ces bulles plus petites encore que celles trouvées dans l'écume habituellement, on accroîtrait l'albédo de la Terre (qui porte particulièrement mal son nom dans ce cas-ci, puisque la Terre pourrait être sauvée par l'importance de ses mers...). En réduisant l'échauffement des eaux de surface, ces micro-bulles permettraient également de juguler l'évaporation de l'eau douce des lacs et des rivières, ce qui ne serait pas sans importance pour la conservation des ressources hydriques dans les pays chauds, et même sous des latitudes plus tempérées.

Du point de vue de la pratique, la création du nombre requis de bulles ne serait pas trop énergivore, mais le plus gros point d'interrogation concerne la durée de vie de ces micro-bulles, une fois formées, car la longévité des bulles naturelles varie beaucoup. Comme quoi, une idée peut accoucher d'un projet de recherche susceptible d'employer un scientifique de plus — si cette nouvelle convention d'Asilomar n'entraîne pas des nouvelles règles décourageant de telles interventions.

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2010-04-03

 

La nanotechnologie : ce qui pourrait coincer...

Dans le numéro du 2 avril de la revue Science, Changgu Lee et Qunyang Li, de concert avec leurs collaborateurs, rapportent avoir mesuré la friction à l'échelle moléculaire au moyen d'un microscope à force atomique en faisant parcourir par la pointe de cet appareil la surface de quatre matériaux différents. Pour une épaisseur progressivement ramenée à une seule couche moléculaire, la friction entre la pointe et la surface s'est mise à augmenter en deçà de six couches d'atomes, atteignant un maximum dans le cas de la surface mono-couche, considérée comme quasi bidimensionnelle.

La friction augmenterait ainsi parce que, plus le matériau est mince, plus il serait susceptible de se froisser quand une force de frottement s'exerce sur lui. (Les autres explications, dont l'absorption de l'énergie par des électrons ou phonons, les changements de l'aspérité, les réactions chimiques ou les accrocs, étant exclues comme inadéquates ou insuffisantes par rapport à la grandeur de l'effet.) Ceci pourrait compliquer la tâche des futurs fabricants de nanomachines...

Toutefois, les expérimentateurs ont noté que cet effet ne se manifeste que si le matériau plat n'est qu'imparfaitement ancré à un substrat. Il serait alors possible de réduire la friction en amarrant une nano-couche à un substrat plus épais — sauf que, du coup, l'ensemble serait plus épais et ne faciliterait pas le passage à un monde réellement nanoscopique...

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